La génération Y des candidats consommateursMerci à Nicolas Lombard, fondateur de Jobteaser, pour son invitation à l’AfterWork JobTeaser. Cette première édition a permis de présenter les premiers résultats de l’enquête Jobteaser « Entreprises et étudiants : je t’aime, moi non plus », menée en mai auprès de 2000 étudiants.

Ce fut l’occasion de terminer la soirée sur le « candidat consommateur » qui commence à faire parler de lui, même si cette typologie de candidat n’est pas majoritaire. Il s’agit des candidats qui n’aiment pas être considérés comme des chercheurs d’emploi mais des investisseurs de talent.

Le candidat consommateur ne cherche pas à se marier mais ne cherche pas non plus à perdre son temps. Il connait sa valeur, donc même s’il est en apprentissage, il est comme vous : il cherche à gagner sa vie. Mais ça, vous avez dû vous en rendre compte, en entretien ce sujet arrive assez rapidement.

Alors que cherche le candidat consommateur ?

Une expérience facilement revendable.

Il veut une Volkswagen, pas une Seat. C’est plus facile à revendre. Il sera ainsi plus naturellement attiré par une entreprise connue s’il est diplômé d’une école de commerce ou par un emploi dans sa spécialité lui permettant d’approfondir son expertise s’il est ingénieur. Une expérience qui jouera le rôle du « tampon faisant foi » qui validera son CV et lui donnera des mots clés le rendant repérable sur les CVthèques et réseaux sociaux.

Sa voie

S’il est jeune diplômé il est sans doute toujours enquête de lui-même et de ses sources de motivation. Bien que son école ait tenté de l’aider à établir un projet professionnel, il y a de fortes chances qu’il avance toujours par élimination. Il connait peut être la direction générale mais pas encore les étapes à suivre.

Du sens

S’il a fait des études de marketing, et bien, il veut un emploi dans le marketing ! Pas dans la vente ! Peu importe l’emploi tant qu’il soit dans le bon domaine. En tous cas, il souhaitera faire quelque chose d’utile qui serve à quelque chose dans sa quête de lui-même.

Et une fois devenu salarié…

Ce candidat ne se projettera sans doute pas tout de suite dans votre entreprise et vous le fera comprendre : C’est le « Je suis là pour voir » qui tranche avec ceux qui comptent utiliser leur période d’essai pour faire leur preuve – notamment en ne comptant par leurs heures, pensant peut-être pouvoir ralentir une fois la période d’essai terminée.

 

Quelques conseils si vous pensez être un candidat un peu trop consommateur

Sachez quand aborder le sujet de la rémunération et des avantages sociaux.

5 mn c’est un peu juste, n’hésitez pas à attendre que le recruteur vous demande, ou encore plus fort, attendez le second entretien. Posez plutôt des questions sur votre emploi : Est-ce une création ou un nouveau poste? Quelles sont les valeurs de l’entreprise? Quel a été le parcours de votre interlocuteur? Devant autant d’intérêts pour son entreprise, ce sera votre interlocuteur qui abordera le sujet de lui même.

Un CV bien rédigé c’est bien mais avoir un projet, c’est mieux.

La plupart des écoles vous aide à faire votre CV en dernière année alors que vous l’avez déjà fait par vous même pour trouver un stage. Ok. Pourtant, ne passez pas trop de temps à peaufiner votre CV, passez plus de temps à essayer de comprendre ce que vous aimez faire et quelle aptitude vous aimeriez développer lors de votre prochaine expérience. Je sais, c’est sans doute prématuré d’avoir un projet professionnel

Ne dénigrez pas vos stages. Même celui de serveur au Cap d’Agde.

Certes, vous ne vous êtes peut être pas éclaté, surtout si la pizzeria appartient à vos parents ou à un de leur ami qui ne vous a pas déclaré. Le recruteur souhaite savoir ce que vous avez appris lors de ce stage, pas vos états d’âmes sur l’inutilité ridicule de cet emploi qui vous fera au passage insulter toute personne faisant cela pour vivre et rétorquer par le recruteur que lui, c’est 10 à 12 mois qu’il a passé à faire quelque chose qui ne l’a pas plus amusé mais dans lequel on s’habillait en kaki et où il fallait appeler son manager « mon adjudant » et répondre à toute requête par « oui chef ! ». Pensez à rajouter une rubrique « Acquis » sous vos expériences de stage pour montrer que vous en avez tiré quelque chose.

Oubliez le salaire de sortie que les anciens élèves de votre école ont déclaré gagner.

Ces chiffres ne sont pas fiables. Ceux qui sont fiables sont ceux que vous donneront le recruteur ou le manager que vous rencontrerez. Pas parce qu’ils chercheront à vous payer le moins possible mais parce qu’ils connaissent les chiffre de leur secteur.  Si toute peine mérite salaire, ne vous bloquez pas si vous vous apercevez que le montant proposé ne correspond pas à ce que vous pensiez pouvoir obtenir. Au bout de 3 ou 4 entretiens vous en aurez une idée bien précise de toute façon. Ne claquez donc pas la porte lors des premiers entretiens car vous pensez que ce que l’on vous propose ne suffira même pas à couvrir vos factures de téléphone.


Si vous êtes recruteur, ne restez pas sur une mauvaise impression.

Un candidat vous parle d’argent dans les 10 minutes ? Ne prenez pas cela comme étant déplacé.

Il vous demande si vous êtes aux 35 heures ? Ne pensez pas qu’il a la même vision du travail que vous ! Il ne pense pas à mal, c’est que pour le lui le travail est un moyen, pas une fin.

Ne lui dite pas d’aller se faire pendre ailleurs immédiatement. C’est peut être son premier ou second entretien et il s’accroche à un chiffre qu’il a lu dans l’Express ou que son école lui a communiqué. Dites-lui de continuer sa recherche et que votre offre reste ouverte tant que vous n’avez trouvé personne…