Désinfantilisez votre management, malgré les souhaits de votre équipe

Désinfantiliser le management


La désinfantilisation du management désigne un processus visant à transformer les pratiques managériales pour encourager l’autonomie, la responsabilité et la maturité des collaborateurs. Il s’agit de sortir d’une dynamique paternaliste, directive ou surprotectrice pour instaurer un cadre où chaque salarié est considéré comme un acteur engagé et capable de contribuer activement aux décisions et aux actions de l’entreprise.

En d’autres termes, désinfantiliser le management est le passage d’un management qui traite les collaborateurs comme des subordonnés dépendants (ou des « enfants » à guider) à un management qui les valorise comme des adultes responsables, capables de penser et d’agir de manière autonome.

Pour y parvenir, chercher l’équilibre entre liberté et autorité est une question fondatrice pour assurer un management efficace et harmonieux des équipes, qu’il s’agisse du management d’une équipe ou de la gouvernance d’une entreprise. 

Cet équilibre se situe dans la capacité à concilier le besoin d’autonomie et de créativité des individus avec la nécessité de maintenir un cadre structuré, propice à la cohérence, à l’efficacité et à la sécurité collective.

Désinfantilisez votre management, malgré les souhaits de votre équipe

L’infantilisation des salariés 

Le comportement infantile chez les salariés n’est pas une tare ou une anomalie, mais souvent un symptôme de conditions organisationnelles. Il découle généralement de facteurs liés au style de management, à la culture d’entreprise, à son histoire ou à des mécanismes psychologiques individuels. 

Pourquoi les salariés adoptent-ils un comportement infantile ?

Les raisons sont n’ombreuses, et par expérience, elles peuvent s’additionner et changer dans le temps. Voici les principales. 

Un management autoritaire ou paternaliste

Les managers qui microgèrent ou imposent des règles strictes sans laisser de place à l’autonomie incitent les salariés à adopter un rôle passif. Comme des enfants face à une autorité parentale, ils suivent les consignes sans chercher à prendre d’initiative puisque celle-ci n’est pas reconnue ni récompensée.

Un manque de reconnaissance et d’autonomie

Si les salariés ne se sentent pas écoutés ou valorisés, ils peuvent adopter des comportements immatures pour attirer l’attention, comme le fait un enfant cherchant l’approbation d’un adulte. L’absence de responsabilité dans les missions peut aussi encourager des comportements de désengagement ou de « caprice ». 

Une structure organisationnelle rigide

Des hiérarchies lourdes ou des processus kafkaïens limitent l’initiative et l’expression individuelle. Résultat ? Les salariés se comportent comme des exécutants passifs, renvoyant la balle à la « hiérarchie », comme un enfant renvoie ses responsabilités aux adultes. Genre : c’est pas mon travail. 

Une culture d’entreprise protectrice

Les environnements trop protecteurs où les erreurs sont systématiquement corrigées ou excusées empêchent les collaborateurs de développer un sens des responsabilités. Ils restent dans un état de dépendance. La même culture d’entreprise qui peut passer sous silence les malversations ou comportements misogynes de ses managers ou dirigeants. On en parle ? 

La peur ou le stress

Face à un climat d’incertitude ou de pression excessive, certains adoptent des comportements d’évitement ou de régression émotionnelle, caractéristiques d’une réaction infantile. Pendant la pandémie certains managers ont ainsi disparus de la circulation pendant des semaines. 

Comment ce comportement se démontre-t-il ?

Les manifestations d’un comportement infantile peuvent être observées à plusieurs niveaux :

Manque d’autonomie et passivité

  • Les salariés attendent systématiquement des instructions précises avant d’agir et s’ils leur manager leur reproche leur temps libre ils lui reprocheront de ne pas l’avoir identifié avant car. Car c’est de sa faute bien sur.
  • Peu d’initiatives sont prises, même lorsqu’elles pourraient être bénéfiques pour le projet ou l’entreprise. « Qu’est ce que j’y gagne, c’est pas ma boite« . Oui, le « salaud de patron » est pas très loin.
  • Tendance à renvoyer la responsabilité des décisions sur les supérieurs : « Je fais ce qu’on me dit. »

Réactions émotionnelles disproportionnées

  • Manifestations d’insatisfaction sous forme de plaintes constantes, d’attitudes passives-agressives ou de résistance au changement, comme un enfant qui rechigne à faire ses devoirs.
  • Caprices organisationnels : refus d’un feedback constructif ou comportements défensifs face aux critiques.

Dépendance aux managers

  • Sollicitations excessives pour des problèmes mineurs ou pour valider des décisions simples.
  • Une incapacité à travailler de manière indépendante, souvent accompagnée de phrases comme : « On n’a pas les outils nécessaires. » ou « On ne m’a pas expliqué. » Sans chercher proactivement la réponse.

Procrastination ou désengagement

  • Report des tâches importantes ou négligence des priorités, parfois camouflé derrière des excuses enfantines : « Je n’avais pas compris. » ou « Ce n’est pas mon job. »

Rejet des responsabilités

  • Blâmer les autres pour des erreurs ou des échecs (« Ce n’est pas ma faute, c’est l’équipe d’à côté. »).
  • Éviter de prendre des décisions risquées ou de s’engager dans des initiatives.

Besoin excessif de validation

  • Demandes fréquentes de reconnaissance pour des tâches simples et ordinaires.
  • Réactions exagérées à l’absence de félicitations, comme un enfant qui boude si son dessin n’est pas affiché sur le frigo. 

Entre nous, combien de ces comportements avez-vous observé dans votre équipe* ?

* Ou dans celle d’à coté, si votre équipe est parfaite. Genre.

desinfantilisation du management

Désinfantiliser le management en 7 étapes

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Je vous propose 7 étapes à mettre en place pour en finir avec l’infantilisation de vos équipes. Oui, même si elles ne le souhaitent pas et préféreraient continuer à fuir les responsabilités. Parce qu’il ne faut pas croire que la désinfantilisation est demandée par tous les salariés… 

Chaque étape est subdivisée en trois piliers : libertéautorité et co-responsabilité.

Définir un cadre clair et souple : la clé d’un management responsabilisant

Pour désinfantiliser votre management, commencez par donner la liberté à vos collaborateursrepenser votre autorité managériale et instaurer une relation managériale co-responsable équilibrée. Un cadre clair mais adaptable constitue une base solide pour autonomiser les collaborateurs tout en assurant l’alignement avec les objectifs stratégiques de l’organisation.


Liberté : encourager l’autonomie et la créativité

Les collaborateurs ont besoin d’un espace où ils peuvent prendre des initiatives, proposer des idées innovantes et exprimer leur potentiel sans crainte d’un contrôle excessif.

  • Pourquoi c’est important : La micromanagement infantilise et réduit la confiance des collaborateurs en leurs propres compétences. Donner de la liberté montre que vous avez foi en leur capacité à prendre des décisions et à résoudre des problèmes.
  • Exemple : Chez Spotify, les équipes sont organisées en « squads » autonomes qui décident elles-mêmes des outils, méthodes et processus pour atteindre leurs objectifs. Cela favorise une culture de responsabilité et d’innovation.

Autorité : poser des limites pour guider sans brider

La liberté totale sans cadre peut mener au chaos. Un cadre clair et des règles de base permettent de canaliser l’énergie des salariés dans la bonne direction.

  • Pourquoi c’est important : Les collaborateurs ne peuvent pas réussir sans savoir ce qu’on attend d’eux. Les règles, loin de brider la créativité, offrent des repères pour naviguer dans des environnements complexes.
  • Comment l’appliquer :
    • Établissez des attentes claires : Par exemple, précisez les objectifs, les priorités et les critères de succès.
    • Faites preuve de cohérence : Les règles doivent être équitables et appliquées uniformément pour éviter toute confusion ou frustration.
  • Exemple : Chez Google, bien que les collaborateurs aient une grande liberté dans leurs projets, des OKR (objectifs et résultats clés) clairs sont définis pour s’assurer que leurs efforts s’alignent sur les priorités stratégiques de l’entreprise.

Équilibre : cadrer les résultats, pas les méthodes

Un management responsabilisant ne dicte pas la manière de travailler. Il se concentre sur les résultats attendus, laissant aux salariés la liberté de choisir les moyens d’y parvenir.

  • Pourquoi c’est important : Cela stimule le sentiment de maîtrise et d’engagement des collaborateurs, car ils se sentent en contrôle de leur travail tout en restant alignés sur les objectifs globaux.
  • Exemple concret : Une entreprise de conseil peut fixer comme objectif à une équipe de « réduire les coûts opérationnels de 20 % en six mois ». Plutôt que de dicter une méthodologie, elle laisse l’équipe choisir les outils et processus les plus adaptés pour y parvenir.

Les bénéfices d’un cadre clair et souple

En définissant un cadre clair mais flexible, vous :

  • Renforcez l’engagement des collaborateurs, qui se sentent responsabilisés et respectés.
  • Améliorez la performance en donnant aux collaborateurs l’autonomie de maximiser leurs compétences et talents.
  • Encouragez l’innovation en permettant aux équipes de tester des approches nouvelles sans peur de l’échec.
  • Créez un climat de confiance où les collaborateurs savent que leur contribution est valorisée.

Adopter ce type de management, c’est traiter les salariés en adultes capables de prendre des décisions éclairées, et non comme des exécutants passifs.

Encourager la prise de responsabilité : transformer les collaborateurs en acteurs clés

La prise de responsabilité est un levier puissant pour désinfantiliser le management et instaurer une culture d’engagement et de performance. En confiant aux collaborateurs la charge de leurs projets et résultats, vous les transformez en acteurs autonomes capables de s’approprier leur travail. 


Liberté : renforcer la confiance grâce à l’autonomie

Donner aux collaborateurs la responsabilité de leurs projets signifie leur offrir la liberté de gérer leurs tâches, d’apporter des idées et de faire preuve d’initiative.

  • Pourquoi c’est important : L’autonomie motive les collaborateurs en leur montrant que leur opinion et leurs actions ont un impact direct. Cela renforce leur confiance en eux et leur satisfaction au travail.
  • Comment l’appliquer :
    • Déléguez intelligemment : Confiez des missions adaptées aux compétences et au niveau de maturité des collaborateurs.
    • Valorisez les initiatives : Félicitez les prises d’initiative, même si elles ne mènent pas toujours au succès.
  • Exemple : Chez Netflix, les équipes marketing ont la liberté de concevoir des campagnes globales sans validation hiérarchique à chaque étape. Cela stimule leur créativité tout en responsabilisant chaque membre sur les résultats finaux.

Autorité : responsabiliser sans infantiliser

L’autorité, dans ce contexte, ne doit pas être synonyme de contrôle excessif, mais de responsabilisation structurée. Le rôle du manager est de poser des objectifs clairs et mesurables et de permettre aux équipes de déterminer elles-mêmes la meilleure manière de les atteindre.

  • Pourquoi c’est important : La responsabilisation donne aux collaborateurs un cadre pour réussir tout en cultivant leur indépendance. Ils ne se sentent pas dirigés, mais soutenus dans leur démarche.
  • Comment l’appliquer :
    • Définissez des résultats attendus : Formulez des objectifs SMART (spécifiques, mesurables, atteignables, réalistes, temporels).
    • Faites preuve de bienveillance : Montrez que vous êtes disponible pour les accompagner sans prendre la responsabilité à leur place.
  • Exemple : Chez Toyota, le système « Kaizen » responsabilise les équipes de production en leur permettant d’identifier elles-mêmes les améliorations à apporter à leur poste de travail, tout en fixant des objectifs clairs d’efficacité.

Co-responsabilité : trouver le juste milieu entre liberté et redevabilité

L’équilibre réside dans un partage clair des responsabilités, où les collaborateurs disposent de la liberté nécessaire pour innover, tout en étant pleinement conscients de leur rôle dans la réussite ou l’échec du projet.

  • Pourquoi c’est important : Sans cette clarté, les collaborateurs risquent de se sentir perdus ou, au contraire, d’associer une éventuelle défaillance à des facteurs extérieurs, ce qui peut nuire à l’engagement.
  • Comment l’appliquer :
    • Impliquez-les dès la définition des objectifs : Les collaborateurs sont plus enclins à s’investir s’ils participent à l’élaboration des attentes.
    • Encouragez la transparence sur les résultats : Favorisez un dialogue constructif sur ce qui a fonctionné ou non.
  • Exemple : Chez Airbus, les équipes d’ingénierie sont responsables de la conception et du suivi de leurs innovations techniques. Les managers fixent des échéances globales, mais chaque équipe décide des méthodes et outils pour atteindre les objectifs.

Les bénéfices d’une prise de responsabilité accrue

Encourager la prise de responsabilité engendre des impacts positifs à plusieurs niveaux :

  • Engagement renforcé : Les collaborateurs se sentent davantage impliqués dans les décisions et résultats.
  • Développement des compétences : Ils apprennent à prendre des décisions, à gérer les risques et à assumer les conséquences de leurs choix.
  • Réduction du micromanagement : Les managers gagnent du temps et peuvent se concentrer sur des tâches stratégiques.
  • Amélioration de la performance : Une étude de Gallup montre que les équipes responsabilisées sont 21 % plus productives.

Encourager la prise de responsabilité, c’est traiter les collaborateurs comme des adultes capables de contribuer activement à la réussite de l’organisation. En offrant autonomie, soutien et clarté, vous créez un environnement où chaque employé devient un acteur clé du succès collectif.

Promouvoir une communication ouverte et continue : clé d’une collaboration épanouie

La communication est le pilier d’un management adulte et responsabilisant. Une communication ouverte et continue permet de renforcer la confiance, de fluidifier les interactions et de co-créer des solutions alignées avec la vision de l’entreprise. Trouver le bon équilibre entre liberté d’expression et autorité managériale garantit que les échanges restent respectueux, constructifs et stratégiques.


Liberté : encourager l’expression des idées et des préoccupations

Les collaborateurs doivent se sentir libres de partager leurs idées, poser des questions ou exprimer leurs préoccupations sans craindre des conséquences négatives.

  • Pourquoi c’est important : La peur de s’exprimer limite l’innovation, entretient les malentendus et provoque des frustrations. Une liberté d’expression favorise un climat de confiance et de créativité.
  • Comment l’appliquer :
    • Créer un environnement psychologiquement sûr : Insistez sur l’importance de l’ouverture et de la bienveillance lors des échanges.
    • Encourager les idées neuves : Invitez régulièrement les équipes à proposer des améliorations ou à identifier des problèmes.
  • Exemple : Chez Pixar, des « Braintrust Meetings » sont organisés où les collaborateurs, quel que soit leur poste, peuvent critiquer ou proposer des idées pour améliorer un projet, sans jugement.

Autorité : cadrer les discussions pour rester aligné

Dans une communication ouverte, l’autorité managériale n’est pas autoritaire, mais structurante. Elle aide à orienter les discussions pour qu’elles soient productives et alignées avec les objectifs de l’entreprise.

  • Pourquoi c’est important : Une liberté totale sans cadre peut conduire à des débats improductifs ou conflictuels. L’autorité est nécessaire pour structurer et orienter les échanges.
  • Comment l’appliquer :
    • Fixer des règles de discussion : Par exemple, promouvoir l’écoute active et interdire les interruptions ou les critiques non constructives.
    • Fournir un feedback clair et bienveillant : Reliez les idées exprimées à la stratégie de l’entreprise, et montrez leur impact potentiel.
  • Exemple : Chez Amazon, les réunions démarrent par un « document narratif » de six pages. Ce cadre aide à structurer les discussions et garantit que les idées restent ancrées dans les priorités stratégiques.

Co-responsabilité : écouter activement tout en guidant vers des solutions pratiques

Une communication efficace est bilatérale. Les managers doivent autant écouter que parler, tout en utilisant leur autorité pour transformer les idées en actions concrètes.

  • Pourquoi c’est important : Une écoute active démontre le respect envers les collaborateurs et valorise leur contribution. Mais il est également essentiel que les managers transforment les discussions en résultats tangibles.
  • Comment l’appliquer :
    • Écouter activement : Posez des questions pour clarifier les points soulevés, montrez de l’intérêt et remerciez pour les idées partagées.
    • Encadrer les actions : Après chaque discussion, définissez des étapes concrètes ou des responsables pour transformer les idées en projets.
  • Exemple : Chez AirBnB, les managers organisent régulièrement des « listening sessions » pour recueillir les retours des équipes, suivies d’un plan d’action transparent communiqué à tous.

Les bénéfices d’une communication ouverte et continue

Mettre en place une communication ouverte, structurée et bilatérale engendre de nombreux avantages :

  • Amélioration de la collaboration : Les équipes travaillent mieux ensemble lorsqu’elles se sentent entendues et impliquées.
  • Renforcement de l’engagement : Les collaborateurs sont plus motivés lorsqu’ils voient que leurs idées et préoccupations sont prises en compte.
  • Réduction des malentendus : Une communication claire et ouverte limite les conflits et les erreurs dues à des incompréhensions.
  • Stimulation de l’innovation : En libérant la parole, vous créez un terreau fertile pour des idées originales.

Promouvoir une communication ouverte et continue, c’est traiter les collaborateurs comme des partenaires capables de contribuer activement à la stratégie et aux décisions. Cela nécessite de conjuguer liberté d’expression, écoute attentive et autorité bienveillante pour transformer les échanges en leviers de performance et de collaboration.

Instaurer une confiance réciproque : pilier d’un management responsabilisant

La confiance réciproque est un ingrédient essentiel pour désinfantiliser le management. Elle permet de créer un environnement où les collaborateurs se sentent respectés et responsables, tout en assurant que les objectifs de l’entreprise sont atteints. Une confiance bien équilibrée entre autonomie et responsabilité renforce l’engagement et l’efficacité des équipes.


Liberté : permettre aux équipes de s’épanouir grâce à l’autonomie

Pour qu’une équipe soit performante, elle doit sentir que ses membres sont dignes de confiance. Cette liberté de créer, de décider et de prendre des initiatives est un moteur puissant de motivation et d’innovation.

  • Pourquoi c’est important : La confiance des managers envers leurs équipes démontre que les collaborateurs sont capables de prendre des décisions éclairées, ce qui renforce leur sentiment de valeur et leur autonomie.
  • Comment l’appliquer :
    • Déléguez avec clarté : Confiez des projets ou des responsabilités précises et laissez les collaborateurs choisir comment atteindre les objectifs.
    • Faites preuve de tolérance : Acceptez que des erreurs puissent survenir, et considérez-les comme des opportunités d’apprentissage.
  • Exemple : Chez 3M, les salariés bénéficient de la « rule of 15% », leur permettant de consacrer 15 % de leur temps à des projets personnels innovants. Ce système repose sur une confiance totale dans leur capacité à générer des idées bénéfiques pour l’entreprise. Oui, Google s’en ai inspié pour leur programme des 20 % qu’ils ont depuis abandonnés.

Autorité : encadrer pour maintenir la discipline et les objectifs

La confiance ne signifie pas une absence totale de supervision. Les managers doivent s’assurer que la liberté accordée aux collaborateurs est utilisée dans l’intérêt collectif et reste alignée avec les priorités de l’entreprise.

  • Pourquoi c’est important : Une liberté mal encadrée peut mener à des dérives, un désalignement ou une perte de productivité. Des mécanismes de suivi permettent de maintenir une cohérence sans brider l’autonomie.
  • Comment l’appliquer :
    • Mettre en place des points réguliers : Organisez des réunions de suivi pour évaluer l’avancée des projets et s’assurer que les objectifs restent prioritaires.
    • Utiliser des indicateurs clairs : Adoptez des métriques objectives pour évaluer la performance sans tomber dans le micromanagement.
  • Exemple concret : Chez Salesforce, les équipes utilisent des dashboards en temps réel pour suivre leurs progrès sur les projets. Cela permet aux managers de superviser à distance tout en laissant aux équipes l’autonomie nécessaire.

Co-responsabilité : bâtir une confiance mutuelle entre managers et collaborateurs

La confiance doit être bidirectionnelle. Les managers doivent croire en la capacité des salariés à prendre les bonnes décisions, et les employés doivent avoir confiance dans le fait que les managers leur laisseront la liberté nécessaire tout en les soutenant.

  • Pourquoi c’est important : Une confiance réciproque réduit les tensions, favorise une meilleure collaboration et augmente la résilience face aux défis. Sans cette réciprocité, la confiance devient fragile et peut rapidement s’effondrer.
  • Comment l’appliquer :
    • Écoutez activement : Prenez en compte les préoccupations et retours des collaborateurs pour montrer que leur avis compte.
    • Reconnaissez les réussites : Mettez en lumière les contributions des salariés pour renforcer leur sentiment de confiance et leur engagement.
  • Exemple : Chez Spotify, de nouveau, les managers adoptent un modèle de « servant leadership » où leur rôle est de soutenir leurs équipes en supprimant les obstacles. Cela crée un climat de confiance où les collaborateurs savent qu’ils peuvent compter sur leur manager en cas de besoin.

Les bénéfices d’une confiance réciproque dans le management

Mettre en place une culture de confiance réciproque engendre des avantages significatifs :

  • Engagement accru : Les collaborateurs se sentent respectés et impliqués, ce qui les motive à donner le meilleur d’eux-mêmes.
  • Réduction des conflits : Une confiance mutuelle limite les malentendus et favorise une collaboration harmonieuse.
  • Meilleure performance : Les équipes autonomes et soutenues prennent des initiatives plus audacieuses et résolvent les problèmes plus rapidement.
  • Fidélisation des talents : Les collaborateurs qui se sentent valorisés et dignes de confiance sont plus susceptibles de rester dans l’entreprise à long terme.

Instaurer une confiance réciproque, c’est reconnaître les collaborateurs comme des professionnels compétents et responsables, tout en maintenant un cadre structuré pour garantir l’atteinte des objectifs. Cette dynamique, basée sur le respect et le soutien mutuel, favorise un environnement de travail épanouissant et performant.

Favoriser un leadership participatif : construire une dynamique collective

Le leadership participatif repose sur l’idée que les décisions les plus efficaces émergent d’une collaboration active entre les dirigeants et les équipes. En impliquant les collaborateurs dans le processus décisionnel, on renforce leur sentiment d’appartenance, leur engagement et leur créativité, tout en maintenant une structure claire pour atteindre les objectifs stratégiques.


Liberté : inclure les collaborateurs dans les décisions

Donner aux collaborateurs l’opportunité de participer aux prises de décisions les rend acteurs du succès de l’entreprise. Cette liberté d’expression et d’implication accroît leur engagement et leur satisfaction au travail.

  • Pourquoi c’est important : Les collaborateurs se sentent valorisés et investis lorsqu’ils savent que leur opinion compte. Cela stimule leur créativité et leur motivation à contribuer activement.
  • Comment l’appliquer :
    • Organiser des consultations ouvertes : Sollicitez les avis des équipes sur des sujets variés, comme l’amélioration des processus ou le développement de nouveaux produits.
    • Encourager les initiatives : Mettez en place des mécanismes pour recueillir et évaluer les propositions des collaborateurs.
  • Exemple : Chez Heineken, les collaborateurs sont invités à participer à des « Innovation Challenges », où ils proposent des idées pour améliorer les opérations ou créer de nouveaux produits. Les meilleures propositions sont ensuite mises en œuvre.

Autorité : maintenir un rôle d’arbitre

Bien que le leadership participatif invite à un processus collaboratif, les leaders doivent assumer la responsabilité finaledes décisions, en veillant à ce qu’elles soient alignées avec les objectifs stratégiques et opérationnels.

  • Pourquoi c’est important : Une autorité claire garantit que les discussions restent productives et que les décisions finales servent l’intérêt global de l’organisation.
  • Comment l’appliquer :
    • Jouez un rôle de facilitateur : Orientez les discussions pour éviter qu’elles ne s’éloignent des priorités stratégiques.
    • Soyez transparent sur les décisions finales : Expliquez clairement les raisons des choix finaux pour maintenir la confiance des équipes.
  • Exemple : Chez Airbus, lors des développements de projets complexes, les équipes techniques participent activement à la définition des priorités, mais les responsables de programme prennent les décisions finales pour s’assurer qu’elles respectent les échéances et les objectifs financiers.

Co-responsabilité : déléguer intelligemment peu à peu

Le leadership participatif consiste à trouver un juste équilibre entre délégation et supervision. Les collaborateurs peuvent être impliqués dans certaines décisions tout en sachant que les leaders gardent un rôle central.

  • Pourquoi c’est important : Cet équilibre évite une gestion trop hiérarchique ou trop déstructurée. Les collaborateurs se sentent responsabilisés tout en bénéficiant d’une direction claire.
  • Comment l’appliquer :
    • Créer des groupes de travail : Formez des équipes pluridisciplinaires pour réfléchir ensemble à des problématiques spécifiques.
    • Mettre en place des outils collaboratifs : Utilisez des plateformes numériques ou des réunions interactives pour faciliter les échanges et le suivi des décisions.
  • Exemple : Chez Decathlon, les décisions liées à la conception des produits sont prises en co-construction avec les équipes terrain (vendeurs et chefs de rayon) pour intégrer leurs retours clients. Les responsables marketing valident ensuite les choix finaux en fonction des contraintes stratégiques.

Les bénéfices d’un leadership participatif

Adopter un leadership participatif présente de nombreux avantages, tant pour les collaborateurs que pour l’organisation dans son ensemble :

  • Renforcement de l’engagement : Les salariés se sentent davantage impliqués dans la réussite de l’entreprise.
  • Amélioration de la créativité : Les idées issues de discussions collaboratives sont souvent plus innovantes et adaptées aux besoins réels.
  • Cohésion renforcée : Le processus participatif favorise le sentiment d’appartenance et la collaboration entre les équipes.
  • Décisions plus robustes : Les décisions prises avec la contribution des collaborateurs sont mieux acceptées et souvent plus pertinentes.

Le leadership participatif, en associant les collaborateurs aux processus décisionnels tout en maintenant une direction claire, permet de construire une culture organisationnelle forte et collaborative. En donnant aux équipes la liberté d’exprimer leurs idées et de contribuer aux décisions, les leaders favorisent l’engagement, l’innovation et la performance collective.

Éviter le micro-management tout en assurant un suivi : donner confiance sans perdre de vue les objectifs

La microgestion est l’un des pièges les plus courants et les plus contre-productifs du management. Elle peut nuire à la motivation et à la performance des équipes en limitant leur autonomie et en instaurant un climat de méfiance. En revanche, un suivi bien équilibré offre aux collaborateurs la liberté de travailler à leur manière tout en garantissant que les objectifs sont atteints.


Liberté : laisser les équipes prendre en main leur organisation

L’un des piliers d’un management responsabilisant est de permettre aux collaborateurs de décider comment atteindre leurs objectifs, dans les limites du cadre défini par l’entreprise.

  • Pourquoi c’est important : Donner de l’autonomie renforce l’engagement et la créativité des collaborateurs. Ils se sentent responsables de leur travail et plus investis dans leurs missions.
  • Comment l’appliquer :
    • Définissez des attentes claires : Fixez des objectifs mesurables et des délais, mais laissez les équipes choisir leurs méthodes.
    • Encouragez les initiatives : Laissez les salariés explorer des approches nouvelles, même si elles diffèrent des vôtres.
  • Exemple : Chez Spotify, toujours eux, les équipes « squads » définissent elles-mêmes leurs priorités et leur méthode de travail, tout en restant alignées avec les objectifs globaux de l’entreprise.

Autorité : superviser sans étouffer

Un certain degré de suivi est essentiel pour s’assurer que les équipes restent sur la bonne voie et respectent les délais. Cependant, ce suivi doit être perçu comme un soutien, et non comme un contrôle intrusif.

  • Pourquoi c’est important : Sans supervision, les projets risquent de dévier des objectifs stratégiques. Mais une surveillance excessive crée de la frustration et peut démotiver.
  • Comment l’appliquer :
    • Adoptez un rôle de facilitateur : Plutôt que de surveiller les moindres détails, proposez des ressources ou du soutien pour résoudre les blocages.
    • Utilisez des outils de suivi transparents : Mettez en place des tableaux de bord ou des outils collaboratifs pour suivre les progrès sans interférer directement.
  • Exemple : Chez Trello, les équipes utilisent des tableaux partagés pour que chacun puisse suivre l’avancement des projets sans intervention constante du manager. Cela garantit une transparence tout en préservant l’autonomie.

Co-responsabilité : instaurer des points de contrôle entre pairs

Plutôt que de surveiller chaque étape, les managers doivent laisser leur équipe prendre en main les points de contrôle périodiques entre pairs pour discuter des progrès, des obstacles rencontrés, et ajuster les stratégies si nécessaire. 

  • Pourquoi c’est important : Ces moments permettent de faire le point sans empiéter sur le travail quotidien des équipes, tout en maintenant une direction claire.
  • Comment l’appliquer :
    • Planifiez des check-ins réguliers : Fixez des rendez-vous hebdomadaires ou mensuels pour discuter des avancées, sans multiplier les réunions inutiles.
    • Favorisez une communication bilatérale : Ces points de contrôle doivent être des échanges où les employés partagent leurs progrès, mais aussi leurs besoins ou défis.
  • Exemple : Chez Slack, les managers organisent des « 1:1 meetings » hebdomadaires avec leurs collaborateurs pour évaluer les progrès et offrir du feedback constructif sans surveiller constamment leurs tâches quotidiennes.

Les bénéfices d’un suivi sans microgestion

Adopter un management équilibré entre autonomie et supervision permet de :

  • Renforcer la confiance : Les collaborateurs se sentent respectés et soutenus, ce qui améliore leur engagement.
  • Stimuler la performance : Les salariés travaillent plus efficacement lorsqu’ils ont le contrôle sur leur manière de faire, tout en sachant qu’un soutien est disponible en cas de besoin.
  • Réduire le stress managérial : Les managers libèrent du temps pour se concentrer sur des tâches stratégiques au lieu de s’impliquer dans des détails opérationnels.
  • Améliorer l’innovation : L’autonomie encourage les équipes à explorer des approches créatives pour résoudre des problèmes.

Éviter la microgestion tout en assurant un suivi, c’est trouver un équilibre subtil entre autonomie des équipes et responsabilité managériale. En offrant des cadres clairs, en planifiant des points de contrôle réguliers et en adoptant un rôle de facilitateur, les managers peuvent garantir que leurs équipes atteignent leurs objectifs tout en s’épanouissant dans leur travail.

Adapter l’autorité en fonction du contexte : un leadership flexible et stratégique

Un management efficace repose sur la capacité d’un leader à ajuster son niveau d’autorité en fonction du contexte. Les besoins en matière de supervision varient selon les environnements, les projets et les équipes. Trouver un équilibre entre liberté et contrôle permet de maximiser la performance tout en assurant que les collaborateurs se sentent responsabilisés et soutenus.


Liberté : encourager l’innovation dans des environnements créatifs

Dans des secteurs où l’innovation est cruciale, comme la technologie, la recherche ou les industries créatives, les collaborateurs doivent bénéficier d’une grande autonomie pour expérimenter et tester de nouvelles idées.

  • Pourquoi c’est important : La créativité et l’innovation prospèrent dans un climat où les collaborateurs peuvent prendre des risques sans craindre une autorité excessive ou des sanctions.
  • Comment l’appliquer :
    • Autorisez des périodes d’exploration : Par exemple, mettez en place des plages horaires dédiées à la recherche ou aux projets personnels.
    • Favorisez une culture de l’expérimentation : Encouragez les équipes à essayer des approches nouvelles, même si elles ne garantissent pas un succès immédiat.
  • Exemple : Chez Google, le programme « 20% Time » permet aux collaborateurs de consacrer une partie de leur temps à des projets non liés à leur travail principal, ce qui a conduit à des innovations majeures comme Gmail. Comme je l’ai écrit plus haut, cela a été abandonné au profit de leur incubateur interne X.company.

Autorité : renforcer le cadre dans des environnements sensibles

Dans des industries où la sécurité, la conformité ou la qualité est essentielle, un contrôle plus strict est indispensable pour éviter les erreurs coûteuses ou dangereuses.

  • Pourquoi c’est important : Une supervision ferme garantit que les collaborateurs respectent les processus critiques et que les résultats sont conformes aux exigences réglementaires ou de qualité.
  • Comment l’appliquer :
    • Établissez des procédures claires : Documentez les étapes critiques et assurez-vous qu’elles soient bien comprises par tous.
    • Effectuez des audits réguliers : Vérifiez que les protocoles sont respectés sans être oppressifs.
  • Exemple : Dans l’industrie pharmaceutique, les processus de fabrication sont rigoureusement encadrés pour garantir la sécurité des produits. Les salariés doivent suivre des SOP (Standard Operating Procedures) sous une supervision stricte.

Co-responsabilité : ajuster le style managérial selon les besoins

Un manager performant sait adapter son niveau d’autorité en fonction des circonstances, des équipes et des enjeux. Cela implique de laisser plus de liberté dans certaines situations tout en serrant la supervision dans d’autres.

  • Pourquoi c’est important : Une approche universelle du management peut être inefficace et contre-productive. L’adaptation permet d’optimiser les performances et de répondre aux besoins spécifiques de chaque projet ou équipe.
  • Comment l’appliquer :
    • Évaluez les risques et opportunités : Identifiez les situations où une plus grande autonomie peut apporter des bénéfices et celles où un contrôle renforcé est nécessaire.
    • Impliquez vos équipes dans la réflexion : Adoptez une approche collaborative pour ajuster les niveaux d’autonomie en fonction des priorités.
  • Exemple : Chez Tesla, les équipes de design ont une grande liberté pour innover, tandis que les équipes de production suivent des contrôles stricts pour garantir la qualité des véhicules. Oui, c’est de l’humour mais cela me permet de placer un lien..

Les bénéfices d’une autorité adaptée au contexte

Adapter l’autorité en fonction du contexte apporte des avantages significatifs :

  • Amélioration de la performance : Les équipes disposent de la liberté nécessaire pour innover ou sont encadrées de manière appropriée pour éviter les erreurs critiques.
  • Engagement accru : Les collaborateurs se sentent respectés lorsqu’ils voient que leur autonomie ou leur supervision est ajustée en fonction de leurs besoins et compétences.
  • Réduction des conflits : Une gestion adaptée réduit les frustrations causées par un contrôle excessif ou un manque de soutien.
  • Meilleure résilience : Les managers et les équipes sont mieux préparés à gérer des environnements changeants ou des priorités concurrentes.

Adapter l’autorité en fonction du contexte, c’est reconnaître que le management n’est pas une approche universelle. En offrant de la liberté dans les environnements qui l’exigent et en exerçant une autorité affirmée lorsque les enjeux sont critiques, les managers créent des conditions optimales pour la performance, l’innovation et la collaboration. Ce style de gestion flexible renforce la confiance et la satisfaction des équipes, tout en garantissant l’atteinte des objectifs stratégiques.

cubicles pour salariés infantilsés
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Conclusion : bâtir un management responsabilisant et adaptable

L’équilibre entre liberté et autorité est l’essence d’un management responsabilisant et moderne. Il repose sur la capacité des leaders à encourager l’autonomie des collaborateurs, tout en garantissant une cohérence stratégique et des résultats tangibles. Ce modèle de management crée un environnement de travail où les talents peuvent s’exprimer, les initiatives fleurir, et les équipes collaborer de manière optimale.

Un cadre évolutif

Pour atteindre cet équilibre, il est essentiel de définir des cadres souples et clairs qui guident sans contraindre. Les règles servent de repères, mais ne doivent pas brider la créativité ou l’innovation. En offrant un suivi structuré et des ajustements réguliers, les managers peuvent s’assurer que les efforts individuels et collectifs restent alignés avec les objectifs de l’entreprise.

Un management humain et stratégique

Le management d’aujourd’hui ne peut ignorer la diversité des besoins des collaborateurs ni la complexité des environnements dans lesquels ils évoluent. Il doit faire preuve de flexibilité et d’adaptabilité, en tenant compte :

  • Des aspirations des collaborateurs : autonomie, épanouissement et reconnaissance.
  • Des objectifs stratégiques : productivité, innovation et compétitivité.
  • Des dynamiques externes : évolutions du marché, changements technologiques ou défis économiques.

Un engagement durable

Enfin, cet équilibre ne se limite pas à une démarche ponctuelle ; il doit être réévalué en permanence. Les circonstances évoluent, tout comme les collaborateurs et leurs attentes. En adoptant une posture proactive, les managers peuvent maintenir un climat de confiance, de performance et d’innovation à long terme.

Opter pour un management qui combine liberté et autorité, c’est faire le choix de valoriser le potentiel humain tout en renforçant la résilience et la réussite collective. C’est transformer les défis en opportunités et construire un environnement de travail aussi stimulant que performant.