Ce que la génération Y et les millennials attend de son travail dans le monde. Alors que la génération Y – ou Millennial pour la dénomination américaine – est en train de prendre des rôles de managers et dirigeants, les entreprises se demandent comment les aider à réussir dans leur rôle avec des règles d’engagement qui changent.
Alors qu’il semble que Fondapol a lâché l’affaire (leur dernière enquête sur les jeunes dans le monde date de 2011) , l’institut des marchés émergents de l’INSEAD, Universum et la fondation HEAD ont mené ce qui devrait devenir la première enquête annuel sur la Génération Y et Generation Z. Ils ont interrogé en Aout 2014, 16,637 personnes âgées de 18 à 30 dans 43 pays et leur résultat sont présentés en anglais dans la synthèse “Millennials: Understanding a Misunderstood Generation.”
Alors que bien sur certains pays ont été mieux couverts que d’autres, la taille de l’échantillon permet de se faire une idée des grandes tendances du moment et de comprendre que s’il existe vraiment une « culture Y » liée à cette génération de millennials , il ne faut surtout pas négliger la culture nationale.
Qu’attendent-ils de leur manager ?
La Génération Y peut être intéressée de devenir manager pour différentes raisons. En moyenne, 40% des personnes interrogées jugent que c’est “très important” de le devenir, 8% au Japon à 63% en Inde.
Ce que la Génération Y souhaite voir chez leur manager varie énormément. Par exemple, en Amérique du Nord, Europe de l’Ouest et dans les pays africains interrogés, les personnes interrogées souhaitent des managers qui développent l’autonomie (Empower en anglais) leurs collaborateurs alors qu’ils ne sont que 12% en Europe Centrale et dans le Moyen Orient à sélectionner cette compétence comme importante. A voir s’il y a un rapport avec les systèmes de gouvernements autocratiques qui étaient / sont en place dans ces différents pays…
A la place, 60% des Yers d’Europe centrale/ Europe de l’Ouest pensent que c’est l’expertise technique et fonctionnelle qui est la plus importante (dans les autres régions ils sont 30%).
Équilibre de vie privée / vie professionnelle
L’équilibre de vie privée / vie professionnelle ne signifie pas non plus la même chose selon les pays. La plupart des jeunes interrogés réclame cet équilibre mais pour eux, pas forcément pour s’occuper de leur famille. Ils veulent du temps pour eux et s’accordent sur la définition du temps libre comme avoir “suffisamment de loisir pour ma vie privée” (57%), suivi de “heures de travail flexibles” (45%) et “reconnaissance et respect des salariés” (45%).
Concernant les différences régionales, en Europe Centrale/Est et Europe de l’ouest “rémunérer les heures supplémentaires” sont le plus plébiscité (respectivement 52% et 45% ). Ce qui pourrait être mal interprété comme une recherche de sécurité et de régulation du travail. En Amérique du Nord, 59% choisissent des “heures de travail flexibles,” montrant une plus grande préférence pour l’Autonomie.
Bon, là on nage en plein cliché mais bon, les chiffres…
D’un autre coté, la génération Y américaine – notamment les plus jeunes de la tranche d’âge – ne sont pas contre travailler de longues heures si cela peut accélérer leur carrière car 42% trouvent cette proposition intéressante.
A notre avis, il aurait été plus intéressant de faire un tri dans l’échantillonnage entre ceux qui sont salariés et ceux qui sont créateurs d’entreprise.
Cependant, la moitié des répondants disent qu’ils pourraient abandonner un travail bien payé pour un meilleur équilibre de vie. A l’exception de l’Europe Centrale/Est où 42% ne le préféreraient pas.
En Asie aussi les avis sont morcelés. A Singapour, 76% sont motivés par du temps libre alors qu’ils ne sont que 29% en Thaïlande. En Inde, 42% expriment le besoin de “conditions de travail flexibles,” alors qu’au Vietnam 76% attendent de leur entreprise “une offre d’activités extérieures comme du sport ou des événements culturels ». Autre attendu, la Génération Y asiatique considère les liens sociaux plus importants que leur correspondants occidentaux et se reposent d’avantage sur leurs amis et famille.
Ceci dit, beaucoup d’attentes sont similaires de pays en pays. Par exemple, passer du temps avec sa famille est dans les tops des attentes confirmant ce qu’avait déjà montré l’étude de Fondapol en 2011. Le plus surprenant de cette étude est que finalement, travailler à l’amélioration de la société n’était pas forcément une priorité de la Génération Y. Priorité qui lui est pourtant habituellement prêtée.
La retraite
Autre chose, la peur de ne pas pouvoir prendre sa retraite n’est pas aussi répandue que nous pourrions nous y attendre. En Asie-Pacifique, 58% de Millennials s’attendent à prendre leur retraite à 60 ans, presque 70% en Chine s’y attendent.
Ce sont les européens de l’est qui qui sont les plus nombreux (27%) à penser qu’ils ne pourront pas prendre leur retraite avant 70 ans .
Sur le sujet des peurs liés à l’emploi, le top 3 est :
> Pas d’opportunités de développement
> Pas de possibilités d’atteindre son objectif de carrière
> Ne pas trouver d’emploi aligné avec sa personnalité
Certaines régions ont des peurs un peu différentes. En Afrique, 22% de ces Millennials s’inquiètent de ne pas avoir leur chance à cause de leur appartenance Ethnique. Ils sont 12% dans ce cas en Amérique Latine. En Amérique du Nord ou l’inquiétude est d’avantage de travailler trop et en Amérique Latine, l’inquiétude est plutôt tournée vers ses propres capacités.
Selon les résultats de cette enquête, il faut bien prendre en compte ces différences régionales pour bien attirer, recruter et manager ces populations et ne pas oublier que de toute façon, chaque membre de la Génération Y attend d’être traité de façon…unique !