Baby boomer. Millennial. D’un coté, c’est un peu facile de blâmer les millennials pour la perche à selfie, de dépenser leur argent en téléphone à 1000 euros ou d’avoir un régime alimentaire à base de Hamburger à l’avocat. Mais blêmes les baby-boomers n’est pas non plus la solution.
Maintenant, d’un autre coté… il semble y avoir un consensus pour blâmer les Baby-boomers.
Cette tendance que j’avais vu apparaître il y a quelques années en Australie (où pour 90% des membre des générations Y et Z, les Boomers sont responsables de la pollution de la planète), touche désormais le monde entier : Pour la génération Z, la génération Y et même la génération X c’est de la faute des Baby boomer si la planète, l’économie, la politique, m’avenir … par à veau-l’eau*.
Dans le grand théâtre des débats intergénérationnels, une tendance se dessine avec force : celle de pointer du doigt les Baby-Boomers pour une série de maux qui affligent notre société actuelle. De la crise climatique à l’instabilité économique, en passant par les bouleversements politiques, les générations ultérieures semblent avoir trouvé dans les Baby-Boomers un coupable idéal. Cet article se propose de plonger au cœur de cette dynamique, en explorant les racines et les nuances de cette tendance qui, bien loin de l’Australie où elle a pris naissance, s’étend désormais à l’échelle mondiale.
Le débat ne se limite pas à une simple querelle familiale élargie ; il touche des questions fondamentales sur la façon dont nous attribuons la responsabilité des problèmes qui traversent les époques. La perception des Baby-Boomers, nés entre 1946 et 1964, comme architectes des crises contemporaines, mérite un examen plus approfondi. Cet article cherche à dépasser la surface de cette controverse, en questionnant les bases sur lesquelles ces accusations reposent et en explorant les perspectives de différentes générations.
Les sondages, tels que celui mené par Axios/SurveyMonkey, révèlent une fracture intergénérationnelle marquée par des opinions divergentes sur l’héritage des Baby-Boomers. La génération Y, les Millennials, et même la génération X expriment un mécontentement notable à l’égard des choix et des actions de leurs prédécesseurs. Pourtant, une partie des Baby-Boomers eux-mêmes reconnaît les ombres de leur héritage. Ce constat soulève des questions cruciales sur la complexité des interactions intergénérationnelles et sur la manière dont nous pouvons avancer ensemble.
Contexte
Les générations se succèdent, chacune avec ses caractéristiques, ses défis et ses contributions uniques. Les Baby-Boomers, nés dans l’après-guerre, ont grandi dans un monde en reconstruction, marqué par d’importants progrès économiques, technologiques et sociaux. Cette période de prospérité a façonné leur vision du monde, leurs valeurs et leur manière d’aborder la vie. Par contraste, les générations X, Y (Millennials) et Z ont rencontré des réalités différentes, marquées par des crises économiques, des préoccupations environnementales croissantes et un paysage technologique en mutation rapide.
Selon une enquête Axios/SurveyMonkey, nous pouvons remercier les baby-boomers pour l’héritage de plusieurs guerres et une incertitude économique rendant compliqué l’accès à l’emploi. Mais le plus surprenant… les boomers sont d’accord !
Le sondage révèle que 51% des millennials (18 à 34 ans) blâment les boomers (51 à 69 ans) pour avoir fait empirer les choses. Seulement 13% des personnes interrogées pensent que les baby-boomers ont améliorés la situation. La génération X non plus n’est pas super contente des boomers . Et les boomers ne sont pas ravis de ce qu’ils transmettent également : 30% d’entre-eux disent que leur génération a rendu les choses pires qu’avant (mais 32% disent qu’ils les ont amélioré, tiens tiens).
Le contexte historique et socio-économique de l’époque des Baby-Boomers est essentiel pour comprendre les fondations sur lesquelles ils ont construit leur vie et pris leurs décisions. Cette génération a été témoin et actrice de changements majeurs, tels que le mouvement des droits civiques, l’essor de la contre-culture, et les premiers pas de l’homme sur la Lune. Ces événements ont non seulement marqué leur époque mais ont également influencé les générations suivantes.
Cependant, avec le recul, certains choix et actions des Baby-Boomers sont aujourd’hui remis en question par les générations ultérieures. L’accusation selon laquelle ils auraient pillé l’économie, ignoré le changement climatique et exacerbé les inégalités sociales, nécessite une analyse approfondie. Il est crucial de distinguer entre les décisions prises en réponse aux circonstances de leur époque et celles qui résultent d’une véritable négligence ou d’une vision à court terme.
Accusations contre les Baby-Boomers
L’impact environnemental des décisions prises durant l’ère des Baby-Boomers est au cœur des critiques. La génération Z, en particulier, reproche à ses aînés d’avoir contribué de manière significative à la pollution et au changement climatique, mettant en péril l’avenir de la planète. Cette accusation reflète une prise de conscience écologique croissante parmi les jeunes générations, qui voient dans les actions passées la racine des défis environnementaux actuels.
Sur le front économique, les Baby-Boomers sont également pointés du doigt pour avoir créé un monde où l’accès à l’emploi stable et la propriété immobili
ère sont devenus des défis majeurs pour les Millennials et la génération Z. La perception d’une économie fragilisée par des choix politiques et financiers antérieurs alimente le sentiment d’un héritage économique empoisonné, où les opportunités semblent plus rares et les obstacles plus grands que pour les générations précédentes.
Les critiques s’étendent également à la sphère politique, où les Baby-Boomers sont accusés d’avoir engendré des conflits et une instabilité qui perdurent. Leur participation à plusieurs guerres et leur gestion des affaires publiques sont souvent vues à travers le prisme de l’échec à assurer un avenir plus sûr et plus prospère. Cette vision est renforcée par des œuvres critiques, telles que « Une génération de sociopathes » de Bruce Gibney, qui dépeignent les Baby-Boomers comme ayant trahi les promesses de l’Amérique.
La Défense des Baby-Boomers
Malgré les critiques, il est essentiel de reconnaître les contributions positives des Baby-Boomers. Leur ère a été marquée par d’importantes avancées technologiques et médicales, qui ont transformé la société et amélioré la qualité de vie de millions de personnes. Les innovations dans l’informatique, la communication et la santé sont le fruit de leur ingéniosité et de leur travail acharné, bénéficiant à toutes les générations.
Il est également important de considérer le contexte et les contraintes auxquels les Baby-Boomers étaient confrontés. Les décisions prises à l’époque répondaient souvent aux défis immédiats, avec les connaissances et les ressources disponibles. La critique rétrospective doit tenir compte de ces circonstances, reconnaissant que chaque génération agit selon son contexte historique et ses perspectives d’avenir.
Les perspectives des Baby-Boomers sur les critiques à leur encontre sont diverses. Certains admettent les erreurs et expriment des regrets, tandis que d’autres mettent en avant les améliorations qu’ils estiment avoir apportées. Cette diversité de réponses souligne la complexité de l’évaluation de l’héritage d’une génération entière. Il est crucial de distinguer entre les actions individuelles et les tendances générationnelles, évitant les généralisations hâtives.
Avocat du diable du baby boomer
Les nuances et les complexités des contributions et des erreurs des Baby-Boomers doivent être pleinement explorées. Les accusations simplistes ignorent souvent la richesse des contextes et des motivations qui ont guidé leurs actions. Reconnaître la diversité des expériences et des perspectives au sein de la génération est essentiel pour une compréhension équilibrée.
La responsabilité des problèmes actuels ne peut être attribuée à une seule génération. Les défis environnementaux, économiques et politiques sont le résultat d’un enchevêtrement de décisions prises sur plusieurs décennies. Une approche qui reconnaît la responsabilité partagée et la nécessité d’une action collective est plus constructive pour adresser les enjeux intergénérationnels.
L’importance d’un dialogue intergénérationnel constructif ne saurait être sous-estimée. La collaboration et la compréhension mutuelle sont cruciales pour relever les défis communs et bâtir un avenir meilleur. Les générations peuvent apprendre les unes des autres, partageant leurs expériences, leurs connaissances et leurs idées pour un progrès partagé.
Conclusion
La tendance à blâmer les Baby-Boomers pour les maux de notre société nécessite une réflexion nuancée et une analyse approfondie. Si certaines critiques sont fondées, il est également crucial de reconnaître les contributions positives de cette génération et de considérer le contexte dans lequel elles ont été réalisées. Un dialogue ouvert et constructif entre les générations est indispensable pour comprendre les complexités intergénérationnelles et travailler ensemble vers des solutions durables. Les défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui nécessitent une approche collective, où chaque génération apporte sa pierre à l’édifice pour un avenir meilleur.
Ressources complémentaires
Pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension de ce débat intergénérationnel, procurez-vous le bouquin de Bruce Gibney « Une génération de sociopathes : comment les Baby Boomers ont trahis l’Amérique » en anglais ou celui du sociologue Louis Chauvet « La Spirale du déclassement » en français. Ou encore cet article « Ce que nous laissent les boomers« .
Ces deux ouvrages expliquent comment lesboomers ont pillé l’économie, réduit leur propre taxes au détriment des générations suivantes, explosé les déficits, ignorés le changement climatique, détruit les forces industrielles de nos pays et laissé aux nouvelles générations le soin de tout nettoyer.
* Dédicace à ma grand-mère, maintenant je file sur Wikipédia voir ce que ça signifie…