Gérer l’engagement dans une culture de l’interruption

L’entreprise, son exigence de vitesse et d’efficacité (visible) pousse chacun au zapping, au manque d’attention, au survol… ce n’est pas seulement une caractéristique « jeunes »

La culture de l’interruption permanente

La culture de l’interruption permanente se réfère à un environnement où les interruptions sont considérées comme normales et où la communication est constante et fragmentée. Dans cette culture, les gens sont souvent interrompus par des messages électroniques, des notifications, des appels téléphoniques, etc. et cela peut entraîner une perte de concentration, une diminution de la productivité et même du stress. Les technologies modernes, comme les smartphones et les réseaux sociaux, ont contribué à renforcer cette culture de l’interruption permanente.

Les managers X et Baby Boomers sont moins « programmés » pour les modes de travail actuels

Depuis le début de cet article, leur téléphone a sûrement sonné, ils ont reçu un texto, leur pc a signalé l’arrivée de nouveaux messages et il est possible que quelqu’un ait passé une tête pour capter leur attention… »juste 1 minute » !
Nous évoluons dans des entreprises (et dans une vie) connectées, multi-tâches, en accélération permanente dans laquelle les dysfonctionnements (zapping, impatience, superficialité, …) déplorés par de nombreux managers trouveraient leur source. Et non dans une « spécificité de comportement » Y !

Ces mêmes managers sont les responsables des performances et du degré d’engagement de leurs collaborateurs. Impossible donc de se défausser sur les aspects générationnels, de tenter d’externaliser l’acte managérial en quelque sorte. Il n’y a qu’un responsable de ses « collaborateurs »… c’est la contrepartie d’organisations hiérarchiques.

Saviez vous que plusieurs recherches menées à l’Université du Michigan indiquent que :

  • le temps de réaction augmente de 35% quand on envoie des textos en conduisant… j’observe pourtant de nombreux managers qui traitent leurs mails pendant les appels téléphoniques ou les réunions (voire en voiture) ! Si les Y sont zappeurs, voilà un réservoir de réactivité efficace pour ceux qui en auraient besoin.
  • l’attention baisse quand plusieurs taches sont menées de front, nous sommes alors plus lent et augmentons le risque d’erreurs !
  • nous avons tendance à nous auto-interrompre toutes les 12 minutes en moyenne dans un environnement « connecté », en plus des interruptions « normales » comme les appels téléphoniques ou l’entrée d’un humain dans son bureau, et pour couronner le tout…
  • les millennials sont 10% plus efficace que les X pour achever des taches en parallèle dans un temps donné.

Vous en déduirez comme moi que les Y sont plutôt plus efficace que les X ou les Boomers dans cet environnement et que ces questions sont plus complexes qu’il n’y paraît. Elles ne se trouveront pas de solutions durables en zappant sur le programme « Management : tous en rang, comme avant ! »

Par exemple : Demandez à un plus jeune de proposer des idées alternatives à tel ou tel mode de fonctionnement, cherchez quel projet il pourrait mener de manière complètement autonome, demandez lui les 3 problèmes à résoudre qui permettraient d’être encore meilleur dans ce qu’il fait dans la compagnie, intéressez-vous à ce qui l’intéresse… On ne regarde pas de la même manière un jeune homme de 25 ans avec 3 piercings, l’air vague et le jean large quand on sait qu’il a apporté une solution en s’engageant.

Cette étude propose la culture de l’interruption permanente peut avoir des conséquences négatives sur la qualité de la communication. Les interruptions fréquentes peuvent perturber les conversations et rendre difficile la compréhension des idées. Les personnes peuvent également être moins enclines à écouter attentivement les autres si elles ont l’habitude d’être interrompues constamment.

Pour éviter les effets négatifs de la culture de l’interruption permanente, il est important de favoriser des moments de concentration et de calme dans son environnement de travail. Il peut être utile de désactiver les notifications inutiles et de définir des moments précis pour consulter ses messages électroniques ou ses réseaux sociaux. Enfin, il est important de se rappeler que la communication de qualité nécessite de l’attention et de la concentration.

La management 2.0 commence sans doute par là : changer de regard sur la culture Y (au moins 30 minutes par jour) et chercher à en tirer le meilleur parti pour une entreprise plus humaine et tout aussi performante. Vous hésitez ? Souvenez-vous que vos petits-enfants ne sauront probablement jamais utiliser un cahier à spirale ! Alors zappera bien qui zappera vers la fin…

Le conseil de management cadeau : Gagnez 1 semaine par an !

Sérieusement, nous vous offrons une semaine par an d’efficacité managériale, afin de mieux manager les Y. Démonstration ? Prêts ? Go !
Clic 1 : allez sur votre client mail (outlook probablement), il est ouvert n’est-ce pas ? hmmm…
Clic 2 : visez la croix en haut à droite et… FERMEZ-LE pour 2 ou 3h minimum
C’est tout. Vous avez gagné au moins 30 minutes aujourd’hui (soit 1 semaine par an)!
Pour les plus addicts, vous pouvez procéder pas à pas, d’abord 1h sans mails, puis 2 etc… puis coupez votre blackberry ou votre iphone.

Pour réussir avec les Y dans un environnement connecté, multi tache, c’est l’attention portée qui fait la différence !
Alors utilisez cette demi heure pour inventer de nouvelles formes de reconnaissances relationnelles !