le candidat consommateur

Les jeunes diplômés de plus en plus courtisés

Les cadres débutants marchent sur l’eau en ce moment. « Il faut remonter à la bulle Internet de 2000 pour retrouver une conjoncture qui leur soit aussi favorable » assure ainsi Pierre Lamblin, directeur général de l’Apec. Ils peuvent donc se payer le luxe de faire jouer leurs préférences, au grand dam des recruteurs, condamnés à innover pour les attirer dans les entreprises.
Ces dernières n’hésitent d’ailleurs pas à proposer des postes à des étudiants, avant même l’obtention de leur diplôme.

Et les grandes écoles ne sont pas les seules à profiter de cette embellie : sept jeunes diplômés de l’université sur dix sont en poste moins d’un an après l’obtention de leur diplôme. Ce phénomène traduit un changement dans les mentalités des employeurs : ils ratissent plus large (allant même jusqu’à l’université !) pour diversifier leurs effectifs et ne pas formater les profils. En témoigne par exemple l’opération de recrutement de BNP Paribas pour des postes de commerciaux, baptisée « Le parchemin ne fait pas tout ».


Certains secteurs comme l’informatique ont malgré tout plus de mal à recruter car, comme le constate François de Wazières, directeur international du recrutement à L’Oréal, « les jeunes étudient les offres d’emploi comme des produits de consommation à part entière ». Et d’ajouter que le premier job « est le produit le plus important qu’ils vont devoir « acheter », car il est assez déterminant pour le reste de leur carrière ».

Selon un sondage réalisé auprès de 19 000 jeunes Européens, l’intérêt de la mission proposée passe avant la rémunération comme critère de choix.
Du coup, les entreprises mettent le paquet pour se faire connaître et vanter les opportunités de carrière possibles en leur sein. L’Oréal, PricewaterhouseCoopers, Coca-Cola, Ernst & Young, Adidas, Apple, Nokia, BMW, Deloitte et Microsoft arrivent ainsi en tête des employeurs préférés des étudiants en écoles de commerce. Effet pervers de cette ruée des grands groupes vers les jeunes diplômés, les PME, faute de moyens et de notoriété, ont de plus en plus de mal à recruter.