12 choses que les jeunes diplômés devraient savoir en sortant de l'écoleIntervenant de plus en plus souvent en école, je suis toujours surpris de voir les avancées pédagogiques effectuées depuis la fin de mes études il y a une dizaine d’années. Certes, c’était l’ère pré-Google dans laquelle les professeurs étaient alors les seuls à noter…

1. Qui suis-je, où vais-je et surtout… dans quel état j’erre ?

Certainement, de plus en plus d’écoles utilisent des tests de personnalité, et ce n’est pas trop tôt. Pourtant, ces tests sont utilisés trop tard. La plupart du temps, ils sont déployés lors des dernières années d’étude dans le cadre des séminaires “trajectoire” ou “parcours professionnel”. Trop tard pour vous aider à choisir votre dominante ou vos options ! Et au-delà de sa typologie de personnalité, quid de la motivation et du Talent ?

2. Les projets professionnels ne sont que…des projets !

Comment peut-on demander un projet professionnel à des étudiants – ayant à peine touché le monde du travail – d’avoir un projet précis alors qu’ils cherchent toujours ce qu’ils veulent faire par élimination. Le plan, c’est qu’il n’y a pas de plan ! Mais voilà, en France, le recruteur n’est pas un orienteur. A l’opposé des pratiques anglophones, il est demandé aux candidats de mettre en haut de leur CV le titre du poste recherché. “Choisir c’est s’exclure”. Mais voilà, quand on cherche un job, on cherche à développer des opportunités, pas à diminuer ses possibilités !

 

3. Se vendre à un recruteur

Sans aller jusqu’à parler du “pitch elevator”, exercice vous demandant de vous présenter en quelques minutes comme si vous rencontriez un recruteur dans un ascenseur (Brrr, effrayant). Les étudiants sont trop centrés sur le contenu et l’esthétique de leur CV. Ils oublient les recherches à effectuer sur une entreprise avant l’entretien et la relation qu’ils devront construire avec le recruteur (sans aller jusqu’à le googler pour savoir s’il aime la voile ou le gouda pour détourner l’entretien).

4. Faire un résumé

Apprendre à faire un CV en une page en détaillant sommairement ses expériences professionnelles au temps des réseaux sociaux et de la recherche par mot clé ça ne suffit plus ! Alors certes, vous pouvez toujours mettre des mots clés dans votre CV (et de couleur blanche pour qu’ils soient repérables par les moteurs de recherche, mais invisibles à l’impression). Vous pouvez aussi rédiger votre parcours professionnel en vous posant trois questions : Quelles étaient mes responsabilités ? Qu’ai-je atteint ? Qu’ai-je acquis ? A raison d’une demi-page par expérience, ce résumé fera 2 à 3 pages. Vous aurez alors suffisamment de contenu pour enrichir vos profils Viadeo et Linkedin et en faire un flyer clair et vendeur (que vous appellerez CV si ça vous chante).

5. Faire court !

Les devoirs, Les mémoires, résumés ou synthèses demandés par nos professeurs nous ont appris à délayer le texte tout en utilisant un double interligne et une police de 13 afin d‘atteindre le nombre minimum de pages requis. Pourtant aujourd’hui il semble que plus personne n’a le temps de lire des rapports qui n’en finissent pas. Il faut synthétiser, réduire, trouver la petite phrase qui donne envie de lire celle d’après. Bref, il faut faire gagner du temps à celui qui lira. Pas être exhaustif !

6. Qu’il y a une autre voie que celle de salariat

Le modèle de carrière proposé par les écoles est encore trop centré sur le salariat ! Et si possible dans une grosse boite bien connue et rassurante pour les parents. Ces derniers auraient peut-être préféré la Poste ou EDF, mais bon. Le salariat est un choix parmi d’autre, pas le seul. La création d’entreprise ne devrait pas être un module facultatif, mais un cours obligatoire pour tous dès la première année !

7. Comment apprendre par soi même.

Je ne parle pas d’aller sur Google ou sur SlideShare pour télécharger des PowerPoint, ni des didacticiels sur savoir-faire.com, mais de créer votre réseau d’apprentissage personnel. La rapidité des informations et leur vitesse d’obsolescence va vous demander de prendre en main votre capacité à rester à jour. Et pour cela, il n’y a plus de classe, ni de professeur disponible pour être derrière vous et vous aider à progresser année après année. À vous de savoir vous connecter avec les bonnes personnes, rejoindre les bons canaux et partager vos découvertes.

 

8. Développer son réseau

Depuis Rahan, on sait que trouver un job passe par ses relations. Il y a encore 10 ans, on disait “faire marcher un piston”, aujourd’hui on dit “développer son réseau”. Différents temps, différente terminologie, mais même objectif. Ajouter d’un clic quelqu’un comme ami sur Facebook ou contact sur Viadeo ne suffit pas ! Networker demande de savoir faire le premier pas, trouver des sujets de conversations, prendre son temps, et faire le tri entre ceux qui renvoient l’ascenseur, de ceux qui ne font que le prendre.

Développer son réseau signifie aussi de savoir donner avec générosité pour « Letworker ». C’est-à-dire être suffisamment intéressant pour que ce soit les autres qui souhaitent vous ajouter à leur réseau.

 

9. Parler à un manager.

Alors là, choc culturel en perspective. Un manager n’est pas un professeur, ni un grand frère, ni une assistante sociale. Un manager attend des réponses, pas seulement des questions. Un manager n’aime pas les fautes d’orthographe dans les emails et n’aime pas être dérangé toutes les cinq minutes pour corriger un brouillon non plus. Il attend de la concision et pas des thèses ni une suite de mails de moins de 140 caractères. Travailler avec un manager devrait aussi faire l’objet d’une session particulière (#AUTOPROMO… comme celles que j’anime dans plusieurs écoles d’ingé et de commerce. Demandez le programme !)

 

10. Comment animer une conférence.

Faire une conférence, ce n’est pas savoir utiliser Powerpoint ! Une présentation n’est pas un empilage de slides. L’utilisation de clip arts et de bullet-point, c’est peut-être décoratif ou religieux, mais c’est surtout de mauvais goût !

Comment créer une expérience durant laquelle l’audience ne s’ennuie pas à mourir ? Comment donner de l’énergie, convaincre et donner une orientation commune pour que ceux qui vous écoutent comprennent la direction à suivre et souhaite abattre des montagnes ?

11. Comment gérer un conflit

Et bien non, un email massacrant dans lequel on place toute sa colère fait sûrement du bien, mais ne résout rien. Pourquoi personne ne m’a expliqué qu’un conflit se construisait, faisait parfois partie d’une relation et qu’il fallait l’embrasser pour le régler et ne pas l’ignorer en attendant qu’il s’apaise de lui-même ?

12. Comment copier pour améliorer

Vous vous souvenez… “Celui que je prends à copier aura zéro”. Mais… Attendez un moment, que s’est-il passé a dernière fois que votre boss vous a demandé de faire de la veille sur un certain sujet “stratégique” ? Que s’est-il passé lorsque vous avez assisté à cette réunion de benchmarking pour votre réseau commercial ?  Et la dernière fois que vous avez dû construire une présentation, avez-vous créé vous-même tous vos slides et acheté toutes vos images ou les avez-vous, disons, trouvées quelque part ? Copier semble être devenu la première étape de l’amélioration continue ces jours-ci.

13. Se relire

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