Salarié qui a une activité complémentaire en plus de son emploi principal

Pourquoi la génération Z est la génération du « side hustle »

Est-ce que les millennials sont trop occupés par leur carrière ou à jongler entre plusieurs CDD pour avoir le temps de créer un projet supplémentaire ? Ont-ils laissé la génération Z devenir la génération side hustle ? Où est-ce encore une simple illustration de la « Gig économie » ?

Dans le domaine de l’entrepreneuriat, un « side hustle » désigne une activité secondaire menée en complément de son emploi principal, que l’on soit salarié, étudiant, indépendant ou entrepreneur. À la différence d’un projet annexe, le « side hustle » est un projet qui rapporte des revenus. Pour certains, il s’agit d’une initiative numérique comme une location sur Airbnb ou une boutique sur Etsy, tandis que pour d’autres, cela peut être un travail complémentaire.
Si vous avez écouté notre Podcast « Startup Autopsy » consacré à la création de Uber, les premières années UBER était un Side Hustle.

Selon le rapport Outlook on American Life d’H&R Block, les millennials, ceux nés grosso modo entre 1981 et 1996, sont plus susceptibles de travailler plusieurs emplois par rapport à toute autre génération.

Le rapport utilise des informations de plus de 20 millions de déclarants fiscaux américains d’H&R Block pour mieux comprendre les « Américains moyens » (ceux avec des revenus familiaux de 42 000 € à 145 000 €).

Pourquoi la génération Z est devenue la génération side hustle

Génération side hustle : Deux emplois sinon rien

Ils ont trouvés que les millennials travaillent à plein temps et, en moyenne, ont deux emplois pour suivre l’inflation et augmenter leurs revenus. De plus, près d’un millennial sur trois dit avoir l’intention de travailler pour une entreprise basée sur une app – comme Uber, Lyft et Taskrabbit.

Le rapport a également trouvé que les millennials sont la génération la plus susceptible de louer leur maison (ou juste une partie) pour gagner de l’argent supplémentaire.

Pour enquêter davantage, ils ont interrogé sept millennials qui ont des projets secondaires pour entendre leurs expériences de première main et mieux comprendre comment les millennials sont devenus la génération du side hustle.

Voici ce qu’ils ont à dire.

Pressions financières

Une raison pour laquelle la culture du Side Hustle est devenue si populaire parmi les millennials est que beaucoup sont entrés sur le marché du travail après la Grande Récession et ont dû prendre un travail supplémentaire pour joindre les deux bouts.

Aujourd’hui, de nombreux millennials continuent de faire face à des défis financiers. Depuis qu’ils ont fondé leurs propres familles, certains de ces millennials rejoignent la « génération sandwich » dans laquelle ils doivent s’occuper à la fois de leurs enfants et de leurs parents vieillissants, souvent simultanément.

De plus, beaucoup gagnent relativement moins par rapport à l’inflation croissante. En moyenne, les millennials à revenu moyen travaillent deux emplois. Les millennials prennent un projet secondaire, car la majorité gagne moins de 80 000 €, ce qui donne l’impression que leur revenu ne suit pas l’inflation, conduisant beaucoup à se sentir financièrement insécurisés.

Plus largement, les trois quarts du pays disent avoir du mal à se permettre le coût de la vie, et les prix de l’alimentation ont grimpé à leur plus haut niveau en quarante ans. Et les salaires de nombreux travailleurs n’ont pas suivi l’inflation.

Mais les défis financiers uniques auxquels les millennials ont été confrontés pourraient être une raison pour laquelle ils sont devenus la génération Side Hustle.

Le « Side Hustle » est plus qu’un moyen de faire de l’argent

Beaucoup des travailleurs disent que leurs side hustles peuvent être une passion pour aider les autres, un désir de résoudre un problème, ou un exutoire créatif.

Me concernant mon side Hustle me permet d’avoir un pied dans un domaine complémentaire du conseil. Il s’agit d’un site de vente de e-commerce d’accessoires de sécurité américain : key-bak. Ce qui me permet de développer d’autres compétences comme la relation client, le marketing digital et le design web.

Jeanne, un gestionnaire de programme stratégique chez Figma, dit qu’elle a toujours eu cette envie d’être son propre patron. Elle a réalisé qu’il y avait un vide pour les chercheurs d’emploi qui tentent de percer dans la technologie et qu’elle pourrait aider ces personnes. C’est ainsi qu’elle a commencé son projet en offrant du coaching de carrière.

Ce projet est est à moitié pour aider les autres et à moitié pour satisfaire sa curiosité.

Jeanne

De même, Shyvee, une cheffe de produit chez LinkedIn, a lancé son Side hustle par passion pour l’enseignement et un désir d’élargir son impact au-delà du mentorat individuel. Elle voit son projet comme un exutoire créatif qui lui permet de partager des idées. C’est exactement ce qu’elle a fait en animant « PM series» , avec une newsletter qui a 100 000 abonnés sur LinkedIn.

Je peux aussi vous citer Guillaume, du Podcast influenceurh. Il a commencé son Side Hustle il y a 10 ans en plus de son activité dans la marque employeur, lui permettant de donner ses premières conférences et formations et développer une expertise inégalée en France.

Jodie, fondatrice de Coachvox AI, n’a pas beaucoup réfléchi avant de faire la même chose. Elle a juste suivi une passion et une mission qui l’a conduite à écrire des livres.

Toutes ces expériences prouvent qu’un side hustle est une excellente idée et peut ajouter beaucoup à votre bonheur, employabilité et compétences.

Bien qu’il soit formidable d’explorer votre curiosité, il y a aussi des événements macro qui incitent les gens à démarrer des side hustles.

Prenez Reno, fondateur de Wiseful, qui a vu beaucoup de ses amis perdre leur emploi au milieu de la pandémie. La mini-récession de cette époque a ouvert une grande opportunité pour lui de poursuivre cette passion d’aider tant d’autres dans une position similaire.

Équilibrer un « side hustle » peut être difficile

L’une des choses les plus difficiles à propos d’un projet complémentaire est de trouver le temps de l’équilibrer avec votre emploi à plein temps. Je vous conseille de prioriser, de vous concentrer sur un sujet à la fois, d’automatiser un maximum et trouver des personnes partageant les mêmes idées.

Pour exceller dans la gestion de votre temps et rester extrêmement discipliné, il est essentiel d’adopter une approche méthodique basée sur la priorisation et la concentration. Commencez par être clair sur vos limites personnelles et professionnelles. Bloquez votre temps de manière stratégique et tirez parti des systèmes et outils à votre disposition. Par exemple, consacrez deux heures chaque semaine à la rédaction de vos publications sur Notion, puis utilisez des outils tels que Buffer et AuthoredUp pour planifier vos publications des une à deux semaines suivantes. Cette méthode vous permettra de maintenir une présence constante et efficace sur vos plateformes choisies sans empiéter sur vos autres responsabilités.

Il est également crucial d’établir des limites strictes entre vos activités professionnelles et vos projets personnels ou « side hustle ». Dédiez des temps spécifiques à chaque activité, en réservant par exemple les week-ends exclusivement à vos projets secondaires. Cela garantira que vous restez pleinement engagé dans votre rôle principal pendant les heures de bureau. Pour optimiser encore davantage votre temps consacré aux projets annexes, adoptez des techniques de productivité éprouvées. Divisez votre temps en créneaux gérables et n’hésitez pas à vous appuyer sur la communauté pour du soutien et de la collaboration.

L’équilibre entre un emploi à temps plein et un projet annexe demande une organisation rigoureuse et la mise en place de systèmes et habitudes adaptés. Vous pourriez, par exemple, utiliser les week-ends pour planifier et créer tout votre contenu, et envisager de travailler avec un assistant virtuel pour gérer certaines tâches administratives. Il est important de reconnaître que l’équilibre parfait est difficile à atteindre et que votre emploi à temps plein peut parfois prévaloir. Cependant, l’installation de ces systèmes vous aidera à maintenir vos projets secondaires actifs et à progresser.

En adoptant ces stratégies, vous pourrez gérer efficacement vos multiples engagements, tout en assurant votre bien-être et en atteignant vos objectifs professionnels et personnels.

Salarié qui a une activité complémentaire en plus de son emploi principal

Automatiser votre side hustle

Si quelqu’un a compris comment automatiser les processus, c’est Oluwole. « J’essaie d’automatiser mon « side hustle » autant que possible. J’utilise des outils comme Zapier pour automatiser les tâches répétitives, déléguer des tâches à d’autres et me concentrer sur une chose majeure à la fois pour ne pas me disperser », explique-t-il. L’objectif d’Oluwole chaque année est de « trouver le moyen le plus efficace d’augmenter les revenus sans étendre les opérations, et une fois que j’ai compris cela, j’ai débloqué ma liberté. 2022 a été de loin l’année où j’ai le plus gagné – mais c’était aussi l’année où j’ai le moins travaillé et le plus voyagé. Grâce aux systèmes que j’ai construit. »

Au-delà de la discipline, de la concentration, de la priorisation et de l’automatisation, de nombreux entrepreneurs parallèles ressentent le besoin d’une motivation supplémentaire. La meilleure façon de cultiver cela, à mon avis, est de s’entourer d’une communauté d’amis partageant les mêmes intérêts. Personnellement, je ne m’aventure jamais seul dans mes projets annexes; je préfère construire avec des personnes rencontrées en chemin. Grâce à un réseau incroyable de collaborateurs, nous nous soutenons mutuellement pour rester motivés, apprendre de nouvelles choses et prendre plaisir au processus. Travailler tard le soir ou passer des heures en discussion le week-end devient bien plus agréable quand on est entouré des bonnes personnes.

En plus de gérer le temps consacré à un projet annexe, il est également crucial de prendre en compte les implications fiscales qui en découlent. Beaucoup de personnes débutant dans cette voie ne saisissent pas les règles fiscales de base. Il est important de savoir que les revenus générés par votre projet annexe sont imposables. Je recommande fortement de déduire vos dépenses professionnelles et d’utiliser un compte bancaire ainsi qu’une carte de crédit professionnels séparés pour distinguer clairement vos dépenses.

La transparence est la clé avec votre employeur à plein temps

Beaucoup de gens ne commencent pas leur side hustle en raison du risque que cela puisse avoir un impact sur leur emploi à plein temps – et craignent que leur employeur ne le découvre. Cependant, de nombreux millennials entrepreneurs recommandent de pencher du côté de la transparence avec les employeurs.

Quand Jodie a commencé son activité de coaching, elle a eu une discussion franche avec son employeur. Ils ont établi quelques règles de base pour s’assurer qu’il n’y avait pas de conflits, et convenu que cela n’affecterait pas son travail. Chose amusante, avoir une seconde vie professionnelle a fait d’elle une meilleure professionnelle.. Cela a stimulé son efficacité et sa confiance en elle. « 

Shyvee, elle, recommande de doubler la mise sur la transparence. « J’ai clairement indiqué que mes projets secondaires sont alignés sur ma croissance professionnelle et ne sont pas en conflit avec mes responsabilités dans mon emploi à plein temps. Mon manager a été favorable à ce que je construise ma présence sur LinkedIn et que je teste nos propres produits. »

Pour être sûr, cette conversation peut être difficile en fonction de votre manager et de ce qu’ils peuvent penser de votre autre vie .

Tout d’abord, avant de décider de divulguer votre « side hustle », comprenez la position de votre employeur sur le travail extérieur. Et réfléchissez à quel point votre projet est lié à votre travail principal. Plus il y a de chevauchement, plus le besoin de transparence est grand pour éviter les conflits d’intérêts.

À moins que vous travaillez pour une entreprise qui encourage les projets alternatifs comme Shopify. Comme l’un de ses salariés, Marin, qui a obtenu plus de visibilité et même une promotion en partie parce qu’il avait fait son projet alternatif avait atteint un CA à six chiffres/ Il a ainsi créé une société distincte pour pouvoir se distancer de son projet si jamais cela devenait un problème. Mais son employeur a toujours su pour son side hustle.

De même, Shyvee se sent incroyablement chanceuse d’avoir des employeurs qui acceptent son projet comme un moyen d’exprimer sa créativité et d’apporter son exépérience à l’entreprise. Comme elle l’explique : « Je partage très tôt dans le processus d’entretien ou à travers mon LinkedIn, les projets que je poursuis en détail. J’inclus mes apprentissages, l’impact, et les façons dont les autres peuvent se joindre à ce que nous construisons. »

L’avenir du « side hustle »

Cette tendance à avoir des « side hustles » ne semble pas destiné à ralentir de sitôt.

L’économie continue d’évoluer avec la technologie comme un facilitateur qui permet tellement plus de flexibilité pour les salariés. Nous sommes susceptibles de voir toutes les générations avoir un « side hustle ». Même ceux qui approchent la soixantaine, alors qu’ils ralentissent leur carrière. Ils peuvent créer quelque chose pour compléter leur retraite et rester actif..

2tant moi même à cheval entre plusieurs mondes professionnels. je vois de plus en plus de salariés et indépendants jongler avec leur travail salarié leurs « side hustles » . Cela ne devient pas la norme mais en tout cas cela devient commun.

Au final cela rejoint ce qu’il se passe avec le lieu de travail ! Alors que les indépendants en ont marre de la solitude et rejoignent des espaces de coworking pour avoir de la compagnie. Les salariés, de leur coté, demandent d’avoir des jours de travail chez eux. Et ça n’a pas débuté en 2020 avec la pandémie.

La même chose arrive avec l’entrepreneuriat : les salaréis qui se elancent dan un projet veulent obtenir la liberté de leurs décisions et le contrôle. Tout en gardant la sécurité.

On sait jamais.

Cependant les choses semblent se confirmer au grés des années : Avoir une seule source de revenu est maintenant le plan le plus risqué – surtout si c’est un emploi dont vous pouvez être licencié à tout moment.

Alors que le monde du travail continue d’évoluer, la tendance des « side hustles » est probablement seulement destinée à augmenter, remettant en question le modèle traditionnel de revenu unique et soulignant l’importance de la flexibilité et du contrôle dans la navigation d’une économie changeante.

La seule question qui reste est : quel projet complémentaire allez-vous commencer ?