Comment conjuguer la baisse du chômage des moins de 25 ans et celle des plus de 50 ans ? La solution semble évidente : créer un contrat de génération !
Contrat de génération, le contrat marronnier
Quelle étrange sensation de déjà vu. Cette mesure nous fait fortement penser à celle du passage aux 35 heures dont le but initial reposait, tout comme ce projet de loi, sur une équation mathématique : diminuer le nombre d’heures de travail augmenterait logiquement le nombre d’emploi.
Si ce résultat n’a pas été atteint, la réduction des 35 heures a eut un autre effet, celui de modifier le rapport au travail, mais c’est un autre sujet.
Comme ” plus de la même chose produit les mêmes effets”, il y à fort à parier que ce mode de raisonnement produira les mêmes résultats, à savoir… pas grand chose.
Par expérience, les seules dispositions légales qui influent sur les pratiques d’entreprises sont des mesures soumises à des pénalités, tels que les dispositifs relatifs à l’emploi des seniors et des personnes handicapées.
Qu’est ce que le contrat de génération ?
Le contrat de génération, mis en place en France, visait à encourager l’embauche de jeunes en contrat à durée indéterminée (CDI) tout en assurant le maintien dans l’emploi de salariés âgés jusqu’à leur départ à la retraite.
Ce dispositif s’adressait aux jeunes de moins de 26 ans (ou moins de 30 ans pour certains cas spécifiques) et aux seniors de plus de 57 ans, ou de 55 ans en cas d’embauche récente. Il offrait une aide financière de 4.000 €, répartie en deux versements annuels de 2.000 € chacun : un pour l’embauche du jeune et un pour le maintien du senior.
Les entreprises de moins de 50 salariés pouvaient bénéficier de l’aide sans avoir à négocier un accord collectif, tandis que les entreprises de 50 à 300 salariés devaient s’engager sur un accord pour être éligibles à l’aide. Les entreprises de plus de 300 salariés devaient signer un accord intergénérationnel ou mettre en place un plan d’action, sous peine de pénalité
Contrat de génération, un projet de loi qui laisse perplexe
Ce projet de loi part de présupposés qui laissent perplexe :
1 – le taux de chômage des jeunes n’est pas de 25% puisque comme le précise Jean-Paul Delevoye 70% des jeunes sont étudiants et ont un emploi occasionnel (jobs d’été, petits boulots…). En fait, le véritable taux de chômage des jeunes serait plutôt de 25% des 30% des jeunes en activité.
2 – cette mesure repose sur l’idée selon laquelle la pérennité de l’entreprise repose sur la capacité des anciens à transmettre leur savoir-faire aux plus jeunes. Ce mode de pensée “traditionnaliste” pourrait avoir du sens au sein d’entreprises artisanales ou industrielles, mais c’est loin d’être la majorité des activités de nos entreprises.
De plus, fort est de constater que la compétence est davantage liée à la capacité à résoudre de nouvelles problématiques qu’à la reproduction de pratiques issues du passé. “L’expérience n’est pas ce qui arrive à une personne mais ce que la personne fait de ce qui lui arrive”.
Et d’ailleurs, puisqu’il s’agit d’un contrat de génération, pourquoi les jeunes ne seraient-ils pas embauchés pour former les anciens (aux NTIC, à la créativité…) ?
3 – Tout comme la réglementation sur le maintien dans l’emploi des seniors, le principal dispositif proposé dans le cadre de ce contrat de génération est le tutorat. Or, au-delà des précisions apportées ci-dessus, tous les seniors n’éprouvent pas forcément de plaisir à prendre des fonctions de tuteur.
4- Enfin, comme l’évoque Michel Meunier, Président du Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprise (CJD), les mesures fiscales proposées dans le cadre du contrat de génération sont trop insuffisantes pour inciter les PME à adopter ce nouveau contrat. L’augmentation du taux d’emploi étant conditionnée aux capacités financières de l’entreprise, il s’agirait davantage de diminuer le coût du travail que de proposer des “ristournes fiscales” sur un dispositif qui n’intéresserait qu’une faible quantité des PME qui, rappelons-le, sont celles qui créent le plus d’emploi.
Pour ces raisons, et d’autres encore, le contrat génération nous semble malheureusement être une mauvaise solution à un faux problème.
Et puisque que le sujet porte sur les générations, nous constatons, encore une fois, que la “génération X” ne bénéficie d’aucune mesure la concernant. Cela signifierait-il que les 30-50 ans ne sont pas touchés par le chômage ?
Je suis tout à fait d’accord avec vous pour la phrase de conclusion : “Et puisque que le sujet porte sur les générations, nous constatons, encore une fois, que la « génération X » ne bénéficie d’aucune mesure la concernant. Cela signifierait-il que les 30-50 ans ne sont pas touchés par le chômage ?”
J’ai 31 ans. Aucune expérience professionnelle et n’ayant jamais travaillé depuis 4 ans. Je ne suis pas le seul je pense. Et il n’y a pas eu de remarque sur ce problème parmi les économistes et les politiciens. Pas un seul de ces gens là n’ a réagit dans les médias télé et radio, personne !
Je crois que vous êtes la deuxième personne avant ou après moi d’avoir eu cette réflexion. Sans doute, voir pas mal de gens qui se sont posé la question.
On en fait quoi des 30-50 ans ? On les jette à la rue ?
C’est bien trop complexe a mettre en place, l’entreprise a déjà peur de s’engager auprès du candidat, alors si en plus elle doit s’engager auprès de l’administration c’est pas gagner…
32 ans, quelques petits boulots, un stage, un gosse et chômage. Et des mesures qui ne me concernent pas. J’ai donc un bac+2 qui ne me sert à rien et je suis désormais une mère au foyer dépitée, enragée et déçue.
On ne parle pas de nous, en effet.
Comment régler le problème du chômage, une bonne question ! En bien surtout ne faite pas comme les Français, le choix de la France c’est le chômage de masse pour éviter l’emploi à faible revenus. ( super pour le développement des PME )
J’ai un frère qui à 23 ans et qui me dit préférer resté au chômage ( 24 mois ) que gagner la même chose en travaillant, voila le résultat des choix fait par notre pays. Mon frère est en train de sombrer dans l’inactivité et la feignantise sous prétexte d’être trop bien payé au chômage !
Bref tout ça pour dire que les contrats de générations, 35h ou autre strass ne réglerons jamais le problème il faut s’attaquer au fond pas a la forme !
Peut-être qu’il faut adopter le système communiste ! Le problème dans le travail ou dans les entreprises, je crois que personne ne va pas me dire le contraire, c’est l’égoïsme. Tout le monde ne pense qu’à lui-même et à son avantage personnel. Mais si par miracle on penserait à l’égalité humaine, tout sera résolu.
Il y a aussi un problème avec l’image de certains métiers au sein de la société française. Les métiers manuels, que beaucoup d’artisans pratiquent (boulanger, maçon, plombier…), sont mal vus car difficiles physiquement ou dévalorisant par rapport à des métiers dits plus “intellectuels”. Il faut aussi que les mentalités changent et qu’on montrent aux jeunes la richesse et l’intérêt des métiers manuels (dans lesquels ils y a du travail qui les attend) et qu’il est aussi possible de très bien gagner sa vie sans faire BAC+5 ! Cela peut donc contribuer à la réduction du chômage…
Effectivement, parfois les diplômes sont nécessaires, parfois c’est le terrain qui compte !
L’essentiel, c’est de combiner les deux…
Moi, personnellement, je préfère chercher à faire mon entreprise à moi. Je pense même que c’est le choix le plus idéal actuellement. Pourquoi les jeunes, après étude, cherchent toujours à être employés des autres ? Pourquoi ne pas chercher à devenir son propre patron ?