Et oui, retour de bâton. Les baby-boomers sont appelé à la barre.
Comme vous le savez après avoir lu nos derniers articles, nous ne répondons plus à la question “Qui sont les Y ?” pour désormais nous intéresser au “Comment travailler ensemble quelle que soit notre culture” et “Comment adapter l’entreprise à l’ère du temps“. Sur ce chemin, nous avons changé le titre du blog qui est devenu Générations (avec un s) car même si nous lui préférons le terme de culture, les requêtes dans les moteurs de recherche restent centrées sur ce mot.
L’intergénérationnel sera sans doute l’une des formations qui sera le plus “dans le vent” cette année avec les formations de Community Management. Marrant, ce sujet était la première préoccupation des chefs d’entreprises australiens…en 2005 alors que l’Australie découvre seulement depuis quelques mois les risques psychosociaux. Drôle d’échange.
Bref, ces formations intergénérationnelles vous assurant de limiter “le choc des générations” avec une approche simpliste basée sur les âges perd de son sens. Ces “pilules méthodologiques” facile à appliquer sont dangereuses car elles encouragent les uns et les autres à suivre un modèle rangeant des individualités dans des silos de comportements alors que l’on ne se reconnait pas toujours soi-même dans le modèle lié à notre âge !
Alors, à mettre les gens dans des cases il fallait bien s’y attendre… les clichés se transmettent.
J’ai tenté une expérience absolument pas scientifique sur un échantillon absolument non représentatif de la génération Y. Une classe de 30 personnes en dernière année d’école de commerce de Picardie. Il y avait tout de même une certaine diversité car certains provenaient de la filière classique (prépas), d’autres étaient en apprentissage, certains avaient une expérience internationale, d’autres non.
Je leur ai posé 2 questions : “Comment voyez vous les managers que vous avez pu rencontrer appartenant à la génération X” et “Que pensez-vous des Baby-boomers avec lesquels vous avez travaillé ?”.
Chaque étudiant pouvait proposer un mot qui était ensuite débattu par la classe pour savoir si on le gardait ou pas.
J’ai pris des photos des 2 listes. Les qualificatifs négatifs à gauche, les positifs à droite. Les flèches indiquent des mots ambiguës qui peuvent être compris aussi positivement que négativement comme les mots “ambitieux” (se dépasser ou s’imposer) ou “stratégique” (Anticiper ou se positionner).
Voici les réponses à la question “Comment voyez vous les managers que vous avez pu rencontrer appartenant à la génération X ?”
A relever concernant ce ” Retour de bâton “:
- Ils ont décrit les “X” comme leur maître de stage ou le manager direct avec lequel ils ont travaillé dans le cadre d’un stage ou d’un emploi précédent.
- Ils ont commencé cette liste exactement comme le font les chefs d’entreprises à qui je demande de me décrire leur perception des Y : par des qualificatifs négatifs. C’est de bonne guerre.
- Les points positifs ont commencé à arriver lorsque il n’y avait presque plus de place en bas du tableau et que quelqu’un dans la salle a demandé : “Maintenant, on doit bien pouvoir trouver des points positifs ?””
Résultat de la seconde question “Que pensez-vous des Baby-boomers avec lesquels vous avez travaillé ?”
Plusieurs choses à relever concernant leur perception des Boomers :
– Ils semblent avoir surtout décris leurs parents car ils n’ont que rarement eu l’occasion de travailler avec un boomer qui est le N+2 ou le dirigeant de l’entreprise.
– Ils ont commencé par des descriptions positives ! C’est quand ils sont arrivés sur le premier adjectif ambiguë : “Stratégique” qu’ils ont glissé vers le négatif. Le mot “Stratégique” étant utilisé pour décrire leur capacité à faire de la politique et à créer des alliances pour faire avancer leurs idées personnelles et leur carrière individuelle.
En conclusion, les caractéristiques autrefois réservées aux Baby-boomers sont désormais attribuées aux X. (conformiste, strict, autoritaire, distant,…). En fait, peut importe son âge, la perception de son chef direct est plus tranchée et sévère que son avis sur le patron de mon patron.
Et c’est exactement ce qu’il se passe dans l’autre sens : Sur plusieurs centaines d’interventions, les personnes qui décrivent spontanément les Y de manière positive sont celles qui n’ont pas ou peu d’interactions avec les jeunes diplômés !
Rétroliens/Pings