La France conjugue le plus fort taux de chômage des Yers et le plus faible taux d’emploi des Boomers en Europe ! Il existe donc une spécificité hexagonale. 57,3 % (c’est précis…) des Boomers français encore en activité souhaitent prendre leur retraite “le plus rapidement possible” selon l’enquête “Santé, Vieillissement et Retraites” publiée récemment par l’Insee. Seuls les Grecs, Italiens et Espagnols – 66,9 % – font “mieux”, là où

Les entreprises .fr, marquées de repères hiérarchiques et d’organisations postindustrielles, croient davantage aux processus qu’aux talents individuels, aux progrès continus qu’à l’innovation. La transmission des compétences et savoir faire ne s’envisage alors que du “haut”, des anciens, des “sachant”, des chefs vers le bas, les jeunes et sur des longues périodes (cursus). C’est faire peu de cas du phénomène Y.

Yers “rescapés” et Boomers “prisonniers” : deux constats qui posent la question du transfert de savoir faire entre les générations pour les entreprises françaises.

Avec des anciens pressés de raccrocher, souvent surpris par les Y et leurs comportements, la motivation à transmettre est au plus bas. Le compagnonnage fait moins recette, conséquence (entre autre) de l’avènement d’une culture des services. Un statut, 20 ans d’expériences ne suffisent plus pour capter l’attention de collaborateurs ! Pour eux, la remise en question, le défi et le changement permanent sont un standard. Parfois de manière excessive, certes… et alors ? Aux entreprises de canaliser cette énergie, pas à la réprimer !


Transmettre les compétences et savoir clés des anciens n’équivaut pas à maintenir à jour ceux de l’entreprise. Les Y sont surtout intéressés d’abord par LEURS propres compétences et savoir-faire… “employabilité” et crise obligent. N’a-t-on pas les Y qu’on mérite ?..

Allez… une piste d’action dessinée à partir de nos expériences opérationnelles :

S’imposer 25% de pratiques disruptives dans la transmission des savoirs, savoirs faire et savoir être.
Oui, vous avez bien lu, même pour les savoir-être. Déchirez vos chartes de valeurs à la papa, auxquelles vous-même ne croyez plus, d’autant que leur copié-collé se trouvent sur les sites de vos concurrents. Amusez-vous comme notre client CLUB MED à ré-inventer un parcours d’intégration et de découverte des valeurs internes… sensoriel. Le trainee GO passe de boxes en boxes pour éprouver des sensations, des odeurs, des textures et les commente. Une conversation s’engage. Les valeurs émergent.

Dépassez (partiellement) les mix séminaires présentiels / quiz on line (euuuh e-learning disent certains 😉 Expérimentez, pratiquez des modes de transmission des compétences et des savoir-faire différents : apprentissages inversés (Bouygues), véritables e-learnings ludiques, serious games (l’oréal), “destroy your business” sessions (adidas) ou encore des “What If Collective Brain sessions” où les certitudes des anciens ou de dirigeants sont challengés par des Y à travers un logiciel exclusif (Fluidity©) permettant de faire fonctionner un groupe en cerveau collectif et de dépasser les biais relationnels inhérents à ce type de situations (tiens ! on n’a pas encore expérimenté cet usage avec Benjamin, appelez-nous ;-)).

Dans tous les cas, attention à la condescendance vers les Y. N’entendions-nous pas récemment dans une de nos interventions que le “web of life” mondial, trait caractéristique de la culture Y est une illusion. Qu’Internet est juste une évolution technologique, comme le téléphone… Bref qu’il est urgent de faire comme d’hab’, Y ou pas.

Et même si c’était exact, quelle formidable opportunité pour libérer les boomers !