Les effets d’internet sur le cerveau est en train de devenir un vrai sujet d’études. Le Net à haute dose rend les moins de trente ans capables d’aller plus vite à l’essentiel. Mais provoque des difficultés de concentration. Lorsqu’un senior effectue des requêtes sur le Web, il stimule les zones de son cerveau qui régissent la prise de décision et le raisonnement complexe. D’où une amélioration de ses capacités intellectuelles.
UCLA annonçait récemment que la recherche sur Internet pouvait stimuler les zones du cerveau qui régissent la prise de décision et le raisonnement complexe. Processus permettant d’améliorer les capacités de mémorisation des personnes d’âge mûr. Reste que si la génération des plus de cinquante ans ne passe pas ses journées sur le Web, un grand nombre des individus de la génération Y s’y consacre totalement. Une habitude qui modifie partiellement le fonctionnement traditionnel du cerveau de ces “digital natives”, souligne le même neuroscientifique à l’origine de la première étude, Gary Small. Résultat : les jeunes qui passent plus de neuf heures par jour devant un écran sont plus capables de prendre des décisions rapides et de filtrer efficacement l’information.
Créativité et rapidité, mais difficulté à se concentrer
L’utilisation accrue de la technologie influence significativement le cerveau et le comportement, notamment en matière de créativité et de concentration. Les utilisateurs d’outils technologiques modernes, en particulier Internet et l’informatique, montrent souvent des signes de créativité accrue. Cela pourrait être attribué à l’exposition constante à de nouvelles informations et à des perspectives variées, stimulant ainsi la pensée divergente et l’innovation.
Cependant, cette médaille a son revers. Ces mêmes utilisateurs peuvent éprouver des difficultés à se concentrer et à assimiler de grandes quantités de données. Gary Small , un expert en neurosciences, explique que le cerveau est extrêmement sensible aux changements dans son environnement, y compris ceux induits par la généralisation des technologies. La répétition d’une même tâche renforce certains circuits neuronaux tout en en négligeant d’autres, selon ses propos rapportés par Reuters.
Un autre “effet secondaire” notable de l’utilisation intensive du Web et de l’informatique est la tendance à se replier dans le monde virtuel. Ce phénomène peut avoir des implications sur la capacité des individus à interagir et à fonctionner efficacement dans des environnements réels et sociaux. Ces tendances soulignent l’importance d’un usage équilibré de la technologie, en veillant à maintenir un équilibre entre le monde virtuel et les interactions dans le monde réel, ainsi que de développer des stratégies pour renforcer la concentration et la gestion des informations.
Pour plus d’informations et de détails sur ce sujet, vous pouvez consulter les articles et les études disponibles sur des sites tels que Reuters et d’autres sources spécialisées en neurosciences et en technologie.
Dans un monde où les compétences technologiques sont de plus en plus valorisées, l’aptitude à concilier le numérique avec le social devient essentielle. L’expert de demain ne sera pas seulement celui qui maîtrise l’usage de son ordinateur pour réaliser de nombreuses tâches, mais plutôt celui qui saura équilibrer efficacement sa vie virtuelle et réelle, alliant compétences technologiques et sociales.
Cette perspective souligne l’importance croissante de savoir quand utiliser les outils numériques, comme l’email, et quand privilégier la communication en personne. Aujourd’hui, dans le milieu professionnel, l’email a supplanté le téléphone en tant que principal moyen de communication. Cela marque un changement significatif dans la façon dont nous interagissons et collaborons.
L’élite future sera donc celle capable de naviguer habilement entre ces deux mondes. Elle devra savoir quand un email est approprié pour une communication efficace et rapide, et quand une conversation directe et personnelle est nécessaire pour une meilleure compréhension ou pour renforcer les relations.
Cette dualité des compétences souligne l’importance d’une formation équilibrée, qui ne se concentre pas uniquement sur les aspects technologiques, mais qui intègre également les compétences interpersonnelles et la communication efficace. C’est un défi pour le système éducatif et pour le développement professionnel continu, nécessitant une approche holistique qui prépare les individus à réussir dans un monde de plus en plus numérique tout en valorisant les interactions humaines.
Une progression permanente du cerveau
Concernant les seniors se dirigeant vers leur colision de mi-vie, cette même étude
suggère que les recherches sur Internet pourraient avoir des bienfaits similaires à ceux des jeux d’entraînement cérébral, en stimulant les zones du cerveau responsables de la prise de décision et du raisonnement complexe. Une activité quotidienne aussi simple que la recherche sur Internet semble donc améliorer la capacité de réflexion et de mémorisation chez les seniors, démontrant que nos cerveaux peuvent continuer à se développer, quel que soit notre âge.
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont collaboré avec une vingtaine de volontaires âgés de 55 à 76 ans, présentant des capacités neurologiques considérées comme normales. La moitié des participants avaient déjà de l’expérience avec la recherche sur Internet, tandis que l’autre moitié n’avait jamais pratiqué cette activité. Durant l’étude, ils ont été invités à effectuer plusieurs recherches sur le Web, mais aussi à lire un livre. Des IRM ont été réalisées sur chaque volontaire pendant l’expérience pour observer l’activité cérébrale.
Cette étude montre l’importance et les bénéfices potentiels de l’intégration des technologies modernes dans la vie quotidienne des seniors. Non seulement cela peut aider à maintenir une certaine agilité mentale, mais cela peut aussi ouvrir la voie à de nouvelles formes d’apprentissage et de stimulation cognitive pour cette tranche d’âge. Ces découvertes soulignent l’importance de briser les barrières numériques et de promouvoir l’accès aux technologies pour tous, indépendamment de l’âge.
Les effets d’Internet sur le cerveau selon les âges
Les effets d’Internet varient considérablement selon les groupes d’âge, en raison de différences dans la façon dont chaque groupe utilise la technologie et interagit avec elle. Voici un résumé basé sur diverses études et recherches disponibles :
Enfants et Adolescents
- Développement cognitif et social : L’utilisation d’Internet peut influencer le développement cognitif et social des enfants. Certains jeux et applications éducatifs peuvent améliorer les compétences cognitives, mais une utilisation excessive peut entraver le développement social et les compétences interpersonnelles.
- Santé mentale : Des études ont lié l’utilisation excessive des réseaux sociaux et des jeux en ligne à des problèmes de santé mentale, tels que l’anxiété et la dépression.
Adultes Jeunes (Génération Y et Z)
- Carrière et Éducation : Internet est un outil clé pour la formation et le développement professionnel, offrant un accès à une variété de ressources éducatives et de réseautage.
- Communication et Relations Sociales : Les médias sociaux jouent un rôle central dans la vie sociale des jeunes adultes, mais peuvent aussi mener à des comparaisons négatives et à un sentiment d’isolement.
Adultes (Génération X)
- Vie Professionnelle : Internet offre des opportunités de travail flexibles et de télétravail, mais peut aussi contribuer à une difficulté à déconnecter du travail.
- Équilibre Vie Professionnelle/Vie Personnelle : Les adultes utilisent souvent Internet pour gérer leur vie quotidienne, mais peuvent éprouver des difficultés à trouver un équilibre sain entre le temps passé en ligne et les activités hors ligne.
Seniors
- Cognitif et Engagement Social : L’utilisation d’Internet peut aider à maintenir l’activité cognitive et à rester socialement engagé, en particulier pour ceux qui sont isolés ou à mobilité réduite.
- Santé et Bien-être : Internet offre un accès à des informations sur la santé, mais peut aussi présenter des risques de désinformation et d’isolement si utilisé de manière excessive.
Il est important de noter que ces impacts ne sont pas universels et peuvent varier en fonction de nombreux facteurs, tels que la durée d’utilisation, le type d’activités en ligne et le contexte social et familial de l’individu.
Pour des informations plus détaillées, il serait bénéfique de consulter des études spécifiques et des recherches dans des domaines tels que la psychologie, l’éducation et les sciences sociales.
Voici quelques documents de recherche avec les liens afaptés :
Psychologie
- “The Impact of Social Media on Mental Health: A Systematic Review” (2023) par M. A. C. van den Berg et al., publié dans la revue Clinical Psychological Science. Cette étude a examiné les effets de l’utilisation des médias sociaux sur la santé mentale des adolescents et des adultes. Les résultats suggèrent que l’utilisation excessive des médias sociaux peut être associée à une augmentation de l’anxiété, de la dépression et de l’isolement social.
- “The Effect of Internet Use on Cognitive Functioning: A Meta-Analysis“ (2023) par C. S. Lin et al., publié dans la revue Frontiers in Human Neuroscience. Cette étude a examiné les effets de l’utilisation d’Internet sur les fonctions cognitives, telles que la mémoire, l’attention et la résolution de problèmes. Les résultats suggèrent que l’utilisation modérée d’Internet peut avoir des effets positifs sur les fonctions cognitives, tandis que l’utilisation excessive peut avoir des effets négatifs.
Education
- “Effects of Online Teacher Professional Development on the Teacher, Classroom, and Student Level: A Meta-Analysis“ (2022) par F. Morina et al., Cette méta-analyse synthétise 85 études quantitatives sur le développement professionnel en ligne (DPEL) des enseignants, Ces résultats suggèrent que le DPEL peut avoir des effets substantiels à différents niveaux du système scolaire, encourageant son intégration systématique dans les processus de développement et d’amélioration scolaires.
- The effects of online education on academic success (2021) par Hakan Ulium.
Cette étude analyse l’impact de l’éducation en ligne sur les résultats scolaires depuis le début de la pandémie, à travers une méta-analyse de 27 études menées entre 2010 et 2021 dans divers pays. Elle examine la variation de cet impact selon le niveau de classe, le pays, les approches pédagogiques en ligne et les modérateurs de cours. Utilisant des méthodes statistiques avancées, l’étude révèle un effet moyen de l’éducation en ligne sur les performances académiques, avec une faible biais de publication. Ces résultats offrent une base comparative pour les recherches futures sur l’enseignement en ligne avant et après la pandémie.
Sciences sociales
- “Meta-analysis of the relationship between Internet use and political participation: examining main and moderating effects“ (2022) par Y. Chae et al., publié dans la revue Asian journal of Communication. Cette méta-analyse de 56 articles explore le lien entre l’utilisation d’Internet et la participation politique, révélant une relation faible. Elle montre que différents facteurs, tels que le type d’utilisation d’Internet, le mode de mesure, l’utilisation d’Internet pour les actualités, le type de participation politique, l’origine de l’échantillon et l’année de l’enquête, influencent cette relation. Par exemple, l’utilisation d’Internet incluant les actualités a un lien plus fort avec la participation politique que l’utilisation excluant les actualités, avec des échantillons européens montrant la corrélation la plus forte. Les implications théoriques et méthodologiques de ces découvertes sont également discutées.
Ces études montrent que les effets d’Internet sur le cerveau sont complexes et variés. Ils peuvent être positifs ou négatifs, selon le type d’utilisation d’Internet et les caractéristiques individuelles de l’utilisateur.
A cheval entre pratiques de “vieux” et pratiques de “jeunes”, je constate que l’activité de recherche n’implique pas sur le net les mêmes fonctions de cerveau que celles employées dans une bibliothèque, par exemple. Le livre fournit une information décantée, un gars a déjà effectué un boulot de tri, aligné des références, organisé sa pensée, c’est plus ou moins un lieu de confiance. Le net fournit un infâme merdier qu’il faut soi-même étalonner, hierarchiser, vérifier, recouper. Cet outil génère avant tout le DOUTE et stimule la recherche du biais, l’esprit critique : sans lui, point de salut. Autant, on garde une vague confiance à un type dont le nom est écrit sur la couverture d’un bouquin (et c’est à mon sens une grossière erreur, mais passons), autant, on s’empresse de googliser sout signataire d’un article un tant soit peu intéressant pour connaître son parcours, ses fréquentations, et l’adresse de son dentiste pour savoir dans quelle mesure il aligne ou non un ramassis de bourdes. Circuler efficacement sur le net implique une certaine forme “d’expertise”, du même type que celle d’un chef d’orchestre capable de lire simultanéement les lignes de TOUS les intruments de l’orchestre symphonique. Objectivement, il ne le peut pas, sa conscience ne peut être focalisée partout en même temps, il délègue donc le travail à une vieille capacité d’intégrer toute altération dans un paysage parfaitement connu. Si un truc n’est pas à sa place, même tout au fond là-bas, la petite clochette va retentir. Ce qui implique bien entendu que l’internaute connaisse parfaitement l’environement web et ses composantes. Ce que note la clochette, c’est la dissonance. Donc, dans le cas du web, quelque chose d’un peu intelligent, avec un vrai contenu. Le reste demeure l’habituel paysage de trucs que l’on cherche à nous fourguer de force : produits, services, idées frelatées… Le livre est une culture de la confiance, de la linéarité temporelle, le web, celle du soupçon et de la polychronie spatiale. Le tout, ça bricole un cerveau complet… ou presque.
Je répond à Marie-Cécile pour son commentaire que je trouve assez pertinent. Ne connaissant pas son âge j’aimerais y apporter un complément tenant plus de la réalité vécu que de l’intellect puisque je pratique depuis plusieurs années le Web tout en estimant rester un novice alors que j’y passe bien maintenant 8 heures par jours à 62 ans en tentant d’y construire des liaisons sociales dans des buts autant professionnels que privés .
Un premier élément important et qui m’émerveille, c’est la compétence qui s’y exprime. Un simple exemple : Si vous voulez avoir des informations de très, très haut niveau sur une Entreprise de recherche coté en bourse sur le marché libre (obligatoirement), n’aller pas lire les journaux financiers mais les blogs. Le travail fait est fantastique, documenté et digne de confiance. Nous savons que sur Internet il y a de tout. Mais il est clair que la connaissance personnel et « la vieille capacité d’intégrer l’altération » permet de faire très vite le tri délaissant le mauvais pour ce qu’il est sans même s’en formaliser et pouvoir décider de donner sa confiance à la compétence sans avoir à fouiner.
Car c’est la qu’intervient le deuxième élément important. La nécessité d’aller vite. Le web est immense et l’information pas toujours facile à trouver. En conséquence utiliser Internet c’est s’imposer d’aller vite, décider vite, classer encore plus vite et continuer d’avancer prenant, abandonnant, se redirigeant, explorant. Un comportement qui est à l’opposé du ralentissement tant physique qu’intellectuelle auquel sont confronté les séniors et qui contribue à maintenir leur activité au niveau de ce qu’elle était (voir plus). Dans ce sens le développement de Benjamin sur la comparaison entre séniors pratiquant et non pratiquants de l’Internet est justifié avec toutefois une remarque. Dés lors qu’au départ il y avait cette différence, on peut penser qu’était intégrée une ouverture d’esprit différente qui brouille les pistes.