Comment manager la génération Y et avoir de bonnes relations entre générations ? La réponse habituelle à cette question se traduit invariablement par une liste d’attitudes et de bonnes pratiques que doit acquérir le manager pour s’adapter à la génération Y. Et la liste est de plus en plus longue : plus d’écoute, d’authenticité, de transparence, de reconnaissance, de tolérance, d’enthousiasme, de souplesse mais aussi plus de fermeté, de rigueur, de performance (parce qu’il faut quand même atteindre les objectifs !).
La question de savoir comment manager efficacement la génération Y conduit souvent à une réponse habituelle qui se traduit par une longue liste d’attitudes et de bonnes pratiques que le manager doit adopter pour s’adapter à cette génération. Cette liste inclut des éléments tels que plus d’écoute, d’authenticité, de transparence, de reconnaissance, de tolérance, d’enthousiasme et de souplesse, mais également plus de fermeté, de rigueur et de performance, car il est essentiel d’atteindre les objectifs fixés.
Il semble que la qualité de la relation entre managers et employés de la génération Y repose entièrement sur les épaules du manager. Cependant, le terme « relation » implique la participation d’au moins deux parties. Cela soulève la question de la responsabilité de la génération Y dans la dynamique de cette relation.
La perception de la génération Y par elle-même
Les jeunes salariés de la génération Y ou millennial ont une liste bien définie de reproches envers leurs managers. Ils se plaignent souvent que leurs managers ne les écoutent pas, sont réfractaires à leurs propositions et ne reconnaissent pas leurs contributions. Ces plaintes mettent en lumière un sentiment de frustration vis-à-vis de la manière dont ils sont perçus et traités au travail.
La perception des managers sur la génération Y
D’un autre côté, les managers ont également leurs propres reproches envers leurs jeunes collaborateurs. Ils affirment que ces derniers ne les écoutent pas, font des propositions irréalistes sans avoir le recul nécessaire et souhaitent obtenir des résultats immédiats sans prendre le temps de faire leurs preuves. Cette perspective révèle une certaine impatience et un manque de compréhension mutuelle dans le milieu professionnel.
Que ce soit du point de vue des salariés ou des managers, la tendance naturelle est souvent d’attribuer la responsabilité des difficultés de collaboration à l’autre partie, adoptant une attitude de « ce n’est pas moi, c’est toi ». Cette approche souligne la nécessité d’un effort bilatéral pour surmonter les obstacles de communication et de collaboration entre les générations au travail.
A croire que la qualité de la relation repose entièrement sur les épaules du manager. Et pourtant, le mot « relation » ne sous-tend-il pas qu’il faut être au moins deux ? Qu’en est-il du “Y” ? N’a-t-il une part de responsabilité dans la relation qu’il entretient avec son manager ?
Les Reproches des Salariés envers Leur Manager
Dans le paysage professionnel actuel, les jeunes salariés expriment souvent leur frustration et leur insatisfaction vis-à-vis des pratiques managériales. Les reproches formulés reflètent un besoin profond de changement dans la manière dont les managers interagissent avec leurs équipes. Voici les griefs les plus courants :
Manque d’Écoute
L’un des reproches les plus fréquents est le sentiment que les managers ne prêtent pas suffisamment attention aux idées ou aux préoccupations de leurs employés. Cette perception d’être ignoré ou négligé peut engendrer un sentiment de dévalorisation chez les salariés, nuisant à leur motivation et à leur engagement. Une communication ouverte et une écoute active sont essentielles pour bâtir un environnement de travail inclusif et respectueux, où chaque membre de l’équipe se sent valorisé et entendu.
Résistance au Changement
Les jeunes salariés, souvent porteurs de nouvelles idées et de perspectives fraîches, perçoivent leurs managers comme étant réfractaires aux changements ou aux propositions innovantes. Cette résistance peut être perçue comme un manque de flexibilité ou d’ouverture d’esprit, entravant la capacité d’innovation et de progression de l’équipe. Encourager l’expérimentation et valoriser les initiatives sont des étapes clés pour surmonter cette barrière et favoriser un climat de travail dynamique et évolutif.
Absence de Reconnaissance
Le besoin de reconnaissance est fondamental pour le bien-être et la satisfaction professionnelle des salariés. Le manque de reconnaissance de la part des managers, que ce soit pour le travail accompli, les efforts déployés ou les succès obtenus, peut conduire à une baisse de l’estime de soi et à un désengagement. Instaurer une culture de reconnaissance, où les contributions individuelles et collectives sont régulièrement célébrées, est crucial pour maintenir une équipe motivée et fidèle.
En résumé, ces reproches soulignent l’importance pour les managers d’adopter des pratiques managériales plus inclusives, ouvertes et valorisantes. Un changement vers un management plus à l’écoute, flexible et reconnaissant peut transformer positivement la dynamique de travail et renforcer la cohésion et la productivité de l’équipe.
Les Reproches des Managers envers Leurs Jeunes Collaborateurs
La dynamique entre managers et jeunes collaborateurs peut parfois être source de tension et de malentendus. Les managers expriment souvent leurs préoccupations concernant l’attitude et les attentes de la nouvelle génération de salariés. Voici un aperçu des reproches les plus couramment formulés par les managers :
Manque d’Écoute
Les managers perçoivent fréquemment que leurs jeunes collaborateurs ne prennent pas suffisamment en compte leurs directives ou leurs conseils. Ce sentiment d’être ignoré peut créer des frustrations et donner l’impression que l’expérience et la sagesse accumulées par les managers ne sont pas valorisées. Il est crucial pour les deux parties de pratiquer une écoute active et de s’efforcer de comprendre les perspectives de l’autre pour renforcer le dialogue et la collaboration.
Propositions Irréalistes
Les jeunes collaborateurs, souvent enthousiastes et désireux d’apporter des changements, peuvent parfois proposer des idées qui semblent irréalistes ou peu pratiques aux yeux de leurs managers. Cette tendance à proposer des solutions sans prendre en compte l’ensemble des contraintes organisationnelles ou financières peut être perçue comme un manque de maturité professionnelle ou de compréhension du contexte global de l’entreprise. Encourager les jeunes collaborateurs à développer une compréhension plus nuancée des défis de l’entreprise peut aider à aligner leurs propositions avec les réalités organisationnelles.
Impatience et Attentes Élevées
L’impatience des jeunes collaborateurs et leur désir d’avancer rapidement dans leur carrière sont souvent interprétés par les managers comme un manque de volonté de s’investir dans le temps et d’apprendre les ficelles du métier. Cette quête de gratification immédiate peut créer un décalage entre les attentes des collaborateurs et les possibilités réelles de progression au sein de l’organisation. Il est important de communiquer clairement les chemins de carrière, les attentes et les critères d’évaluation pour aligner les aspirations des jeunes collaborateurs avec les opportunités disponibles.
En résumé, ces reproches mettent en lumière la nécessité pour les managers de guider, de former et de communiquer efficacement avec leurs jeunes collaborateurs. En adoptant une approche ouverte, en fournissant un mentorat adapté et en établissant des attentes réalistes, les managers peuvent favoriser un environnement de travail propice à l’engagement, à l’innovation et à la croissance professionnelle de tous les membres de l’équipe.
Que l’on soit salarié ou manager, la tendance naturelle est d’attribuer aux autres la responsabilité des difficultés de collaboration : « c’est pas moi, c’est l’autre ».
Les reproches formulés tant par les jeunes salariés envers leurs managers que par les managers envers leurs jeunes collaborateurs mettent en évidence un fossé générationnel et communicationnel au sein de l’environnement professionnel contemporain. Cette situation souligne l’importance cruciale d’instaurer un dialogue ouvert, de pratiquer une écoute active et de développer une compréhension mutuelle pour surmonter ces défis.
La clé pour bâtir des relations de travail harmonieuses et productives réside dans la capacité des deux parties à reconnaître et à valoriser les perspectives et contributions uniques de chacun. Les managers peuvent tirer parti de l’enthousiasme, de la créativité et de l’agilité numérique des jeunes collaborateurs, tandis que ces derniers peuvent bénéficier de l’expérience, de la sagesse et de la connaissance approfondie de l’entreprise que possèdent leurs aînés.
En adoptant des stratégies de management inclusif, en encourageant l’innovation dans un cadre réaliste et en établissant des attentes claires et des voies de développement professionnel, organisations et collaborateurs peuvent travailler ensemble pour atteindre leurs objectifs communs. La définition de l’innovation managériale et l’adoption de ces approches peuvent être des leviers puissants pour transformer les défis en opportunités, favorisant ainsi une culture d’entreprise dynamique, engagée et résiliente face aux exigences du monde professionnel moderne.
L’art de ne pas avoir toujours raison ou de bonnes relations entre générations
La qualité de la relation entre 2 personnes dépend de l’attitude et du présupposé que chacun a de l’autre. On dénombre quatre positions :
Voici un développement en 3 paragraphes pour chacune des 4 positions présentées dans le texte initial :
Position 1 – J’ai raison et tu as tort, qui mène à la domination
La position “J‘ai raison et tu as tort” repose sur la conviction inébranlable que l’on détient la vérité et que l’autre se trompe. Cette attitude conduit naturellement à vouloir imposer son point de vue, sans chercher à comprendre celui de l’autre.
En refusant le dialogue et la remise en question, cette position engendre une relation de domination. La personne qui pense détenir la vérité va chercher à prendre le pouvoir et à soumettre l’autre à son opinion. Cela crée un climat de tensions et de conflits, où la communication devient impossible.
À terme, cette dynamique de domination est vouée à l’échec. En effet, elle suscite résistances et frustrations chez celui qui se sent écrasé. Elle empêche aussi toute évolution des points de vue, pourtant nécessaire pour s’adapter à la complexité du réel. Cette position conduit donc à une impasse relationnelle.
Position 2 – J’ai tort et tu as raison, qui engendre la soumission
La position “J’ai tort et tu as raison” traduit un manque de confiance en son propre jugement. Celui qui l’adopte considère que l’autre détient la vérité et qu’il doit s’effacer devant son opinion.
Cette attitude conduit à une relation de soumission, où l’un des interlocuteurs abandonne toute capacité critique et suit docilement l’avis de l’autre. Ne pouvant exprimer de désaccord sous peine d’être taxé d'”erreur”, il perd sa liberté de penser et de décider.
À long terme, cette soumission aveugle a des conséquences néfastes. D’une part, elle empêche celui qui obéit de développer son autonomie intellectuelle et son sens critique. D’autre part, elle place celui qui domine dans une position de toute-puissance dangereuse, le confortant dans ses certitudes. Cette position fige donc la relation et bloque la confrontation féconde des idées.
Position 3 – J’ai tort et tu as tort, qui aboutit à la démission, entendez l’arrêt des échanges
La position “J’ai tort et tu as tort” traduit un relativisme radical, où plus aucune opinion ne serait plus valable qu’une autre. Considérant que lui-même et son interlocuteur sont également dans l’erreur, celui qui adopte cette posture renonce à la possibilité même de la vérité.
Puisqu’il n’existe pas de critère objectif permettant de trancher entre les points de vue, cette position conduit logiquement à l’arrêt des échanges. À quoi bon discuter, si toutes les opinions se valent et aucune n’est vraie ? Le dialogue est rendu impossible et stérile.
À force de tout relativiser, cette posture sceptique extrême mène à une forme de démission intellectuelle. En refusant l’idée même qu’il puisse exister des raisonnements plus solides ou des faits objectifs, elle empêche tout débat constructif. Au lieu d’enrichir mutuellement les perspectives, elle clôt la discussion et enferme chacun dans ses subjectivités.
Position 4 – Je n’ai pas forcément raison et tu n’as pas forcément tort, qui déclenche le dialogue et la recherche d’un accord
La position “Je n’ai pas forcément raison et tu n’as pas forcément tort” est la seule à même de permettre un véritable dialogue. En reconnaissant la légitimité relative de son opinion et de celle de l’autre, elle ouvre la voie à un échange constructif, où l’on cherche ensemble à progresser.
Loin de nier qu’il puisse exister des vérités objectives, cette attitude consiste à admettre que notre connaissance est toujours limitée et perfectible. Nos certitudes actuelles peuvent être remises en cause ou enrichies grâce à la confrontation avec d’autres perspectives.
C’est pourquoi cette position, humble et ouverte, est la plus propice aux relations harmonieuses et à la recherche d’un terrain d’entente. En acceptant nos torts éventuels, nous pouvons reconnaître également le bien-fondé partiel des arguments adverses. Cette approche nuancée permet ainsi de faire converger les points de vue dans un accord mutuellement acceptable.
Voici une proposition de conclusion pour l’article “Comment instaurer de bonnes relations entre générations” :
En conclusion, améliorer les relations intergénérationnelles au travail est un enjeu crucial pour les entreprises. Les tensions qui peuvent exister entre salariés de générations différentes sont souvent liées à des perceptions erronées et à un manque de communication.
Pour dépasser ces stéréotypes, un effort bilatéral est nécessaire. Les managers doivent faire preuve d’écoute, de flexibilité et reconnaître la contribution de tous. Les salariés, notamment les plus jeunes, doivent aussi comprendre les contraintes de l’entreprise et adapter leurs attentes.
La diversité des âges au sein des équipes peut devenir une richesse si elle est bien comprise et accompagnée. Des actions concrètes existent pour rapprocher les points de vue : mentorat inversé, moments d’échanges informels, environnements de travail collaboratifs, etc.
L’essentiel est de voir l’autre non plus comme une menace potentielle mais comme un allié, porteur d’un autre regard qui vient compléter le nôtre. Les ponts sont à construire entre les générations pour favoriser l’intelligence collective au service de l’entreprise.
Moi je ne suis pas d’accord avec cet article. Il m’arrive de dire au cours d’une conversation “c’est toi qui a raison, j’ai tort” et je ne me sens pas soumise, bien au contraire. Je pense que c’est très intelligent de reconnaitre qu’on s’est trompé et puis on évolue, l’autre peut nous convaincre qu’on s’est trompé avec de bons arguments. Ne dit-on pas “il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis ? “.
C’est peut-être parce que j’ai une bonne estime de moi-même et que j’ai confiance en moi que je peux dire “j’ai tort” sans me sentir soumise ou être affectée. Je ne suis pas d’accord avec cet article, vous n’êtes pas dominé parce que vous dites “j’ai tort” bien au contraire, ça surprend souvent cette assurance de reconnaitre qu’on a tort et ça crée de bonnes relations.
Pauline,
A la lecture de votre commentaire, il me semble que vous êtes davantage dans la position 4 puisque vous partez du principe que vous n’avez pas forcément raison si les arguments qui vous sont proposés vous amènent à modifier votre perception et vos choix.
Par ailleurs, je pense que vous soulignez un point important quant vous écrivez que cette attitude repose sur une bonne estime de soi. Accepter d’être parfois dans l’erreur est très souvent source d’apprentissage, car, au fond, comme l’a dit Socrate “tout ce que je sais, c’est que je ne sais pas”…
Ceci dit, je n’ai pas forcément raison non plus 😉