Si le rôle des entreprises dans l’intégration est bien connu, celui des écoles est encore trop souvent réduit à celui de fournisseur de connaissances et créateur de capacité « d’apprendre à apprendre ». Rien de bien nouveau sous le soleil mais en cette fin d’année scolaire, il semble utile de rappeler quelques évidences. Voici plusieurs pistes pour faciliter l’intégration des diplômés dans la vie active en préparant les étudiant à la vie professionnelle et sensibilisant les entreprises aux évolutions en cours. Et ces pistes ne sont pas seulement destinés aux écoles d’ingénieur ou business school…
1 – Des Prof..essionnels
Comme me le précisait récemment le directeur d’une école supérieure de Lyon : » Le fils à papa est en train de disparaître ! » Tout fout le camp, je vous l’accorde. Seulement 20% des étudiants en études supérieures financent leurs études grâce à leurs parents. 80% se retrouvent donc à assumer seuls des frais de scolarité (qui peuvent atteindre plusieurs milliers d’euros dans l’enseignement supérieur). Certes, certains diront que ce n’est pas forcément un mal car cela responsabilise les étudiants. C’est oublier que comme tout employeur cherchant à recruter : les étudiants aussi en veulent pour leur argent ! Je ne dis pas que les profs trop décalés du monde réel ont vécus, c’est évident. Nous ne suivons plus des cours pour occuper son oisiveté ou donner un sens à sa vie (quoi que) mais pour être sur de trouver un job rapidement et si possible bien payé !
Ce n’est pas en apprenant des généralités déconnectées de la réalité que nous atteindrons ce but. Nous voulons une histoire vécue par un professionnel, pas un livre qui parle. Google est là pour ça !
2 – La marque personnelle
Cette marque personnelle déclenche les passions dans le milieu RH depuis quelques mois. Il en ressort une vraie question de fond inquiétant nombre de parents : Jusqu’où peut on dévoiler sa vie privée ? Nous nous retrouvons dans une période de transition avec 2 courants de pensées qui ne se comprennent pas toujours. D’abord les candidats Yers qui estiment que leur vie vaut d’être partagée. Ensuite ceux qui estiment que la vie privée est…privée et que partager sa vie sur internet c’est d’abord chercher à montrer que l’on existe. Pourtant tous les recruteurs et assistants de recherches savent aujourd’hui utiliser la bonne formule booléenne avec Google pour sourcer un talent ou en valider le profil.
Au delà de la séance « écrire son CV et sa lettre de motivation » l’école doit être capable de donner les clés concernant la e-réputation (blog, commentaires, réseaux sociaux, etc.) et de prévenir des dangers d’être trop visible ou pas du tout.
3 – Les talents et motivation
Difficile de parler compétence ou aptitude à un étudiant ayant encore tout à prouver après peut être quelques mois de stage derrière lui. L’école doit donc aider les futurs professionnels à comprendre quel est son talent et sa motivation. Le talents ne peut que se développer après avoir été identifié (il n’existe pas de test pour cela, et c’est tant mieux). La source de motivation va bien sur évoluer dans le temps mais l’étudiant aura bénéficié de l’impulsion de départ qui lui évitera peut être la remise en question après quelques mois d’activité.
Remise en question qui peut être dangereuse dans un système ou l’expérience, plus simple à mesurer, est privilégiée au potentiel.
4 – Sensibiliser les entreprises
Fainéant, zappeur, peu travailleurs, etc. les qualificatifs de la génération Y sont innombrables. Avouer qu’utiliser des clichés est tout de même plus simple que de se remettre en cause… Tout change, tout le temps. Il y a encore des professionnels pour vous expliquer qu’un jeune est toujours un jeune et qu »il n’y a pas de spécificité lié à internet. Il y aura toujours un manager pour vous dire qu’il faudra en baver comme lui en a bavé. Pourtant les comportements, les codes et valeurs évoluent en permanence. On ne peut pas plus dire que les jeunes diplômés d’aujourd’hui ressemblent à ceux d’hier que l’on peut affirmer que les parents d’hier sont les même qu’aujourd’hui.
Les écoles doivent intervenir dans leur réseaux et auprès de leurs partenaires pour tenir les entreprises à la page de ces évolutions. Bon, il ne reste plus aux entreprises qu’à écouter…
5 – Présenter les règles de vie en entreprise
Les vraies règles ! Pas seulement présenter les organisations matricielle, les différents pôles d’une organisation, la macro-économie ou les process ISO mais la vie, la vraie : les réseaux officieux parallèles à l’organigramme, les alliances, les stratégies de défense… Bref, prévenir les étudiants que l’entreprise c’est d’abord une aventure humaine avec des victoires et des défaites, de la solidarité et des coups bas, de grands moment et des petites faiblesses, des jours avec et des jours sans !
Mais pour pouvoir en parler, voir la piste n°1…
6 – Le savoir être !
Dans les nouveaux rapports entre générations qui est en train de s’établir, ce n’est pas seulement à l’entreprise de s’adapter mais aussi aux étudiants de se préparer ! Trop de DRH ont encore des à priori sur les étudiants entrant dans les entreprise. Qu’ils soient positifs (culture de l’internet, capacité de traiter les informations plus rapidement, multitâche, etc.) ou négatifs (toujours en retard, pas de respect des anciens, zapper, et j’en passe). Le pire c’est qu’ils ont parfois raison.
Les étudiants partent aujourd’hui avec des plus en plus d’outils pour écrire un CV sans trop de fautes et réussir un entretien de recrutement. Par contre, dans les savoir être sur la durée, il y a encore parfois du travail. De la culture du respect au rapport à l’autorité, je vous laisse compléter…
Merci pour cet article, très intéressant.
Il ne faut pas non plus oublier l’importance du réseau et la nécessité de le constituer le plus tôt possible en amont de la recherche d’emploi, dès les premières années d’études.
C’est justement pour se constituer un réseau et découvrir par ce biais des perspectives, des métiers, pour connaître la vie d’une entreprise de l’intérieur, c’est-à-dire par le biais de ces acteurs etc. que l’on s’engage à LA MANU.